Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) devrait procéder mardi à sa première émission d'obligations garanties par les Etats de la zone euro pour un montant de trois à cinq milliards d'euros de maturité juillet 2016, apprend-on lundi de sources proches des chefs de file. De même source, on indique qu'un "livre d'intentions", qui ne comporte pas d'engagement, a été ouvert lundi et qu'en fin de matinée il dépassait les 13,0 milliards d'euros. "L'intérêt est massif. L'opération se fera probablement aujourd'hui. Le prix de revente de cette émission inaugurale du FESF, noté "AAA", devrait offrir un rendement compris entre 8 et 10 points de base au-dessus de la courbe des swaps. HSBC, Société générale CIB et Citi sont chefs de file de l'opération. Le FESF s'inscrit dans le dispositif européen de solidarité financière mis en place jusqu'en 2013 pour venir en aide aux pays de la zone euro en grande difficulté en raison du poids de leur dette. Le FESF peut emprunter jusqu'à 440 milliards d'euros sur le marché avec la garantie des Etats de la zone euro, hormis l'Irlande. Compte tenu du nombre limité de pays de la zone euro notés "AAA" (six pays : France, Allemagne, Pays-Bas, Luxembourg, Finlande et Autriche), le FESF ne peut emprunter effectivement que 250 milliards d'euros avec une note "AAA". Outre le FESF, qui est une nouvelle structure, le dispositif comprend un mécanisme d'urgence propre à l'Union européenne qui permet à Bruxelles de lever des fonds dans la limite de 60 milliards d'euros. La Commission européenne a ainsi levé le 5 janvier 5 milliards d'euros à 5 ans afin de venir en aide à l'Irlande, premier pays à avoir fait appel au mécanisme européen. L'opération offrait un rendement de 12 points de base au-dessus des swaps, soit 2,59%. La demande avait dépassé les 20,0 milliards d'euros. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires appelle à l'adoption de mesures communes décisives le plus rapidement possible pour rétablir la confiance des marchés dans la zone euro, rapporte lundi le journal allemand Die Welt, en citant un entretien avec Olli Rehn. "Le calme des marchés ces dernières semaines nous a laissé un peu de répit", a observé le commissaire, en ajoutant qu'il fallait maintenant agir de manière décisive. O.Rehn a averti que tarder à résoudre la crise de la dette en Europe risquait de compromettre la reprise économique. Il a par ailleurs prôné un renforcement de la capacité de prêt du fonds de sauvetage européen et une extension de son champ d'action, afin de montrer clairement que l'Union européenne est prête à faire face de manière décisive à toutes les situations et toutes les spéculations envisageables, rapporte le journal.