L'intervention, jeudi de M. Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, devant l'APN, à l'issue de laquelle, il affirme que " la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre le chômage et de la promotion de l'emploi étant tributaire des responsables locaux ", signifie le transfert de cette " mission " aux élus locaux et aux responsables administrateurs pour la mise en œuvre de cette stratégie. Mais le ministre à travers ses propos n'a pas approfondi sa conviction pour définir par quels moyens, un wali, un chef de daïra ou un président d'APC, peut-il satisfaire les milliers de demandes d'emploi, notamment des jeunes. Certes, les responsables locaux ont le droit d'accompagner ces jeunes sans emploi, à les orienter, cependant le suivi de leur placement ou de leur insertion est sujet à de nombreuses tracasseries administratives, voire purement bureaucratiques. Au niveau des communes, les plans de gestion du personnel sont arrêtés selon les capacités financières de chaque commune, les mécanismes, et les dispositions de soutien à l'emploi de jeunes sont soumis à tout un " calvaire " administratif, notamment en ce qui concerne la création de micro-entreprises et autres créneaux générateurs de postes de travail. Déclarations et justifications se multiplient ces derniers temps pour imputer aux collectivités territoriales l'irresponsabilité du " mauvais accueil " social. C'est un fait réel dans certains cas, malheureusement, dans la réalité les responsables locaux n'ont ni la finance ni le pouvoir de créer le nombre d'emplois dont les jeunes aspirent. Le rapprochement des mécanismes d'emploi au niveau local est loin d'atteindre son niveau. La réalité existante sur le terrain suppose à dire que les "décideurs" de ces mécanismes, mystérieux dans leur composition comme dans leur fonctionnement, ne daignent pas communiquer avec les élus locaux, ni avec la société civile. Ce point crucial " frappe " l'opinion, devrait être défini à la base par ceux qui sont en contact direct avec la frange de jeunes la plus vulnérable. Le redéploiement de la stratégie nationale de l'emploi, se situe, si on veut le croire, dans la " ligne " responsable des collectivités locales dans la mesure où, elles sont " tributaires " de plus de moyens et de compétences pour réguler le marché du travail à leur niveau. Au niveau de ces collectivités territoriales, se sont leurs responsables qui sont soumis au quotidien à la demande d'emplois, de logements et parfois même à des doléances irréalistes. Ils n'ont jusqu'à présent aucun moyen pour atténuer les tensions, les décisions sont prises ailleurs, et parfois par de simples administrateurs et qui n'ont ni l'expérience ni les compétences pour parer aux obstacles sociaux. Aussi, le transfert du volet social aux collectivités locales avec plus de moyens et d'instruments de mise en œuvre, est une nécessité et un objectif pour construire par l'harmonie la méthode de " conscience " de responsabilité collective dans une coordination et de complémentarité de fait explicite du " beau fixe " entre l'administration et l'administré, car au niveau des collectivités locales, la principale pierre d'achoppement reste l'impossibilité pour les responsables locaux et les commis de l'Etat d'arriver à satisfaire à cette grande " vague " de préoccupations soulevées subitement ici et là par les citoyens, souvent sous le coup de la manipulation et des injonctions des politiciens. Les collectivités locales se trouvent en face d'innombrables difficultés à satisfaire tout à la fois. Elles sont, périodiquement, soumises au courroux des jeunes. D'autre part, la majeure partie des APC ne dispose pas de manœuvre et de création d'emploi, notamment au niveau des communes. On ne peut offrir plus d'emploi. L'impasse où a abouti la décentralisation en matière de création d'emplois, appelle à plus de nouvelles mesures. En effet, la décentralisation est en train de susciter de nombreuses critiques au sein de l'opinion publique. Certains, vont jusqu'à se poser la question de l'utilité des collectivités locales, qui, sur le plan du travail, n'ont pas les moyens d'en favoriser la création.