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Les régimes arabes en mal de gouvernance : socialisation de la corruption, injustice sociale et manque d'efficacité économique
Publié dans Le Maghreb le 31 - 01 - 2011

Professeurs Abderrahmane MEBTOUL-Economiste et Mohammed TAYEBI- sociologue
" La bonne gouvernance se conjugue toujours au présent et se chante selon les hymnes des cultures " Les évènements en Tunisie, en Egypte, Yémen, Jordanie et certainement dans d'autres pays du Machrek et Maghreb si des solutions urgentes
renvoyant au fonctionnement du système économique et politique ne sont pas prises en urgence , évitant des replâtrages conjoncturels comme des permutations de ministres , nous incitent à poser la question de la gouvernance démocratique dans les pays arabes, l'Afrique du Nord, dont l'Algérie, étant fortement interpellée.
Il faut reconnaître, sauf pour ceux qui s'alimentent de discours démagogiques en contradiction avec la réalité, qu'existe actuellement une unanimité tant des experts nationaux qu'internationaux sur le résultat très mitigé des pays arabes dans l'avancement de la bonne gouvernance et donc de la réforme de l'Etat incluant le volet de la justice ; de l'éducation et de l'économie pour une insertion harmonieuse dans l'économie mondiale et une lutte efficace contre le chômage et la pauvreté au sein d'une monde interdépendant en perpétuel mouvement, en fait de la panne de la réforme globale qui conditionne tout le processus de développement à terme. Nous ne parlerons pas des pays africains, excepté une infime minorité, qui sont le plus en retard dans ce domaine expliquant d'ailleurs le développement du sous développement de ce continent dont les axes directeurs du Nepad concernant ce sujet, loin d'être concrétisés, et qui ont été examinés à Accra au forum du Mécanisme africain de l'évaluation par les pairs (MAEP) qui a été suivi de la session ordinaire du 9ème sommet de l'Union africaine des chefs d' Etat et de gouvernement du 01 au 03 juillet 2007 dans la capitale ghanéenne. Dans ce cadre, il et utile de rappeler que la gouvernance n'est pas une préoccupation récente, comme on le croit généralement.
C'est même là un problème ancien et important, puisque toutes les sociétés ont dû et doivent trouver une organisation qui assurent leur reproduction. Les solutions qui y ont été apportées au cours de l'Histoire varient selon l'époque et le type de société.
1.-Bonne gouvernance : référents
historiques
Le concept de " la bonne gouvernance " et les concepts de famille généalogique, qui l'ont précédé telles que la modernité, la démocratie et même celui de la République, ressemblent à une sorte de pluie de météorites ou de comètes qui auraient arrosé semble-il avec leur sens et leurs structures les imaginaires dormants d'une culture politique et philosophique arabe depuis des siècles, fragmentée, fragilisée par des pannes épistémologiques et des fanfaronnades ésotériques qui ont accouché d'un confrérisme souvent chimérique. Ses matrices peu irriguées par les courants de la critique sont devenues peu fécondes sinon stériles et inadaptées aux enjeux du savoir et de la pensée dans les constructions politiques, sociologiques et économiques. Les logiques qui ont traversé les discours et les pratiques politiques expriment en clair, une sorte de désarroi d'une pensée perdue dans les méandres d'une légitimité mythique, et perdante dans ses efforts pour aboutir à construire un arsenal conceptuel performant qui la placerait comme cela a été le cas avec Ibn Rochd, Ibn Toufail, Ibn Arabi et Ibn Khaldoun et tant d'autres, dans le sillage de la pensée universelle. L'histoire et ses références, le sacré et ses exigences, sont devenues alors une sorte d'étouffoir affaiblissant tout pilotage intellectuel fécond qui aurait convenablement expliqué le concept de la décadence tant décriée et aurait aussi accompagné actuellement les expériences de développement tant vantées. La question du développement politique, le creuset de toute gouvernance bonne ou moins bonne, sciemment ignorée par les ordres approximativement représentatifs sinon exclusivement assabiens, commence aujourd'hui à donner ses fruits amers avec " ses raisins de la colère " qui explicitent toutes les raisons de la déroute politique arabe hier et aussi aujourd'hui. Ibn Khaldoun et sans déroger à la vision d'Ibn Rochd voyait venir les choses à partir de deux horizons opposés et qui vont faire de la gouvernance et de sa sociologie leur cheval de bataille. Les uns ceux d'occident ont vite compris le statut de la pensée dans la production des Mulks et les autres ceux de chez nous se sont rabattus sur les référents assabiens qui lui permettront de venir à bout de l'héritage politique musulman. Au coeur des crises qui traversent et agitent le monde arabe, la gouvernance et le modèle étatique (référents doctrinaux et hiérarchisations des pouvoirs) sont au cœur des débats et constituent un enjeu majeur pour les ruptures annoncées par les uns et attendues par les autres. L'échec de la politique dans le monde arabe, est en train d'alimenter une sahwa dont les contours idéologiques sont insaisissables, mais le principe d'une bonne gouvernance telle intériorisée par l'imaginaire sociale depuis des siècles est en effet la pierre angulaire. Les faussaires de la mémoire collective, ont obscurci l'imaginaire sociale et politique en l'enfermant dans un clos devenu insensible aux sens et aux questions du renouveau. Les mémoires faussées, abîmées ou congelées tétanisent les volontés collectives et les placent dans une situation passive. Le principe des luttes historiques se réduit et se transforme en conflits latents subjectifs et sans stratégies. De fait alors, la problématique de la bonne gouvernance semble venir d'un ailleurs plus au moins meilleurs qui pourrait éventuellement sauver l'imaginaire politique arabe. Le concept de bonne gouvernance dans le cas de la société arabo- musulmane est lié aux concepts des mawazine Al Mana (interdire) et le Manh (satisfaire) et du ijmaa et twafouk qui se vérifient dans l'action de l'administration publique et le comportement de ses agents.
Les avortements qu'il a subis et les violences qu'il a engendrées l'ont tellement perverti qu'il est devenu dans l'imaginaire politique un mythe voire une légende inaccessibles qui hantent les imaginaires millénaristes des mahdismes toujours attendus.
La bonne gouvernance est aujourd'hui une entreprise complexe qui au-delà de la problématique de gestion du Mel al âm (deniers publics), doit entreprendre par des actions pédagogiques la restauration de la sérénité politique, réduire les séquelles des mémoires abîmées par le despotisme et la ghalaba assabienne. Les accidents des mémoires politiques (répression des élites) ont fragilisées la construction d'une élite politique.
La bonne gouvernance exige dans ce genre de situation, une nouvelle charpente intellectuelle qui clarifie la différence entre la daâwa et la dawla, qui instaure un régime légitime et un cadre légal de la responsabilité politique, qui doit à son tour cultiver la démocratie au cœur de la société pour qu'elle devienne un mécanisme pour l'alternance politique.
Or, les objectifs initiés par certains experts voulant universaliser leurs modèles, semblent ignorer les bouleversements profonds et violents qui traversent les matrices sociologiques et politiques spécifiques à chaque société.
2.-Gouvernance et société
Les archaïsations structurelles que les anthropologues et les ethnologues ont relevées et conceptualisées pour élaborer les doctrines de distinction entre sociétés à écritures et société sans écritures, entre " société étatisable " et " société non étatisable " avait pour des raisons de préjugés, occulté la problématique de la gouvernance. Cette occultation cachait en fait un problème théorique relatif à l'hypothèse d'une gouvernance sans Etat et aussi éventuellement un Etat sans gouvernance. En poussant davantage le raisonnement, on peut s'interroger alors sur le lien éventuel entre l'exigence de la centralité politique et la question de la bonne gouvernance. Le maillage conceptuel qui structure le phénomène de la politique et les ambiguïtés qui le caractérisent nous permet de mettre la gouvernance dans la matrice philosophique et culturelle pour lui éviter toute modélisation standard déjà décriée par les approches récentes. La gouvernance est, comme le restant de son lignage et de sa généalogie conceptuelle, renvoie d'abord à des discours et des réalités qui fondent sa relativité tenant compte de la spécificité de toute société. Elle est aussi objet aujourd'hui privilégié, des analyses qui font d'elle le champ d'une connaissance qui cherche l'objectivité et alimente les sens qui traversent alors en profondeur les logiques sociologiques (le lien social, le lien identitaire). Si la littérature moderne a fait ressurgir le concept de la gouvernance c'est que la situation de l'Etat moderne a pris des formes incontrôlables.
Le débat sur la gouvernance qui a pris des proportions inattendues particulièrement au niveau des institutions internationales, dans les médias et chez les animateurs d'opinion, explique une tendance qui reste sur le plan de la théorie une simple nébuleuse et qui consiste à faire passer l'idée devenue par la suite une norme et une conviction selon laquelle les gouvernements même légitimes, n'ont pas ou n'ont plus " le monopole de la puissance légitime et qu'il existe d'autres instances contribuant au maintien de l'ordre en participant à la régulation économique et sociale. Les mécanismes de gestion et de contrôle des affaires publiques impliquent au niveau local, national et régional un ensemble complexe de structures bureaucratiques, de pouvoirs politiques plus ou moins hiérarchisés, d'entreprise de groupes de pression privés et des mouvements sociaux. Selon un grand spécialiste international O. Young, " le développement des systèmes de régulation obéit à des logiques utilitaires et pragmatiques et ils ne reflètent pas seulement les hiérarchies de puissance, mais des convergences d'intérêts et de rationalité. Alors, les institutions, les normes et les procédures qui permettent aux gens d'exprimer leurs aspirations et de lutter pour leurs intérêts dans un contexte relativement prévisible et équitable, constituent les fondements de la bonne gouvernance ".
C'est une sorte de coexistence fonctionnelle entre de nouvelles légitimités, les unes anciennes, celles de l'Etat et les autres émergentes, celles des sociétés civiles et des groupes de pression.
C'est à ne point douter des débats que ne font que commencer sur une problématique bien ancienne et qui concerne la corrélation et les articulations entre l'Etat et la sphère de l'économie qu'Ibn Khadoun avait dès le 14è siècle évoqué avec beaucoup de clarté. De ce fait, la problématique de la gouvernance est sur le plan du sens et de la fonction sociale, intimement liée dans ses origines et ses modèles, à la problématique de l'Etat et à toutes les pratiques et les organisations qui lui sont alors liées (pouvoir, capacité de commandement, modèle de légitimation et de domination).


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