Selon un récent rapport du réseau Anima, les transferts de flux financiers par des migrants se situaient, entre 2006 et 2009, vers la région méditerranéenne, entre 30 et 35 milliards dollars US. Les pays du Maghreb reçoivent la majorité des transferts provenant d'Europe. Concernant le total des transferts provenant de France, 84% vont vers l'Algérie. Une manne qui suscite les convoitises de plusieurs institutions financières. Néanmoins, tout cet argent passe par des circuits informels. Chose qui pousse les banques à faire preuve de créativité afin d'attirer tout ce potentiel de clientèle. C'est dans ce sens que la Société générale mène "une opération séduction" à destination de ses clients ayant "encore des attaches dans les pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb". Aperçu de ces services : "Ouverture de comptes à l'étranger, dans des filiales du groupe". "Lorsque le client peut ouvrir un compte à l'étranger depuis son agence de Trappes, nous faisons tout pour lui faciliter les démarches. Cela peut lui permettre ensuite de faire des virements tous les mois sur son compte. Gros avantage également, cette opération est trois fois moins onéreuse que le transfert de fonds traditionnel", poursuit le directeur, et il constate que nombre de personnes sont intéressées, soit pour venir en aide à leur famille au pays, soit pour réaliser une épargne locale. La banque propose également de faciliter les démarches pour les prêts à l'étranger. Il faut dire, dans ce sens, que cette clientèle représente en France pas moins de 9 milliards d'euros en flux informel. Autre prestation : une assurance permettant "le rapatriement du corps au pays". Un "produit très apprécié", témoigne un dirigeant de la banque. "Toutes les démarches administratives sont réalisées par nos prestataires, explique Thibault Courtin, le directeur de l'agence des Merisiers. Il est même prévu l'accompagnement d'un proche. Pour nos clients d'un âge mûr, c'est un produit très apprécié. " Il faut dire que le lancement de ce produit par la Société générale intervient quelques semianes après l'annonce de l'autorisation par la Banque d'Algérie de l'ouverture des comptes devises à l'étranger pour le compte de la Société nationale des assurances (SAA). L'objectif étant de faciliter la prise en charge du rapatriement des dépouilles mortelles des ressortissants algériens. La SAA, "après plusieurs tentatives auprès de la Banque d'Algérie et avec l'aide du secrétariat d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger", a réussi à "obtenir dernièrement l'autorisation pour ouvrir un compte bancaire à l'étranger, destiné exclusivement à abriter et à recevoir les primes virées par les compatriotes désirant souscrire cette assurance qui concerne le rapatriement des corps de l'étranger". Ce compte bancaire sera ouvert au niveau de la Banque intercontinentale arabe, BIA, qui est une banque algéro-libyenne. La SAA fixe le montant de la prime à 25 euros par an pour chaque personne.