Ça y est ! Le tournage tant attendu du colossal projet de "l'Andalou " de Mohamed Chouikh est sur chantier. L'équipe de tournage avec à sa tête Mina, l'épouse du réalisateur qui dirige la boite de production " Assima film", a déjà pris ses quartiers depuis samedi dernier dans la Casbah mythique. C'est là que Mohamed Chouikh et sa femme devront tourner les premières séquences de ce film dont l'équipe aura à se déplacer dans les prochains jours à Tipasa, Sidi Fredj , Oran, Mostaganem, Tlemcen et même en Espagne où restent des tas de vestiges d'une civilisation prospère, l'Andalousie. En tout, la durée du tournage sera selon la productrice de deux mois. Si l'on compte le montage et autres travaux postproduction, il faut s'attendre à la sortie du film d'ici la fin de l'année ou peut être plus. Ça dépendra des moyens qu'auront les deux boites de production, Assima, l'espagnole Aralan films et aussi l'ENTV. Si depuis le premier tour de manivelle en 2008, Chouikh ne s'était pas mis sur ce projet, c'est qu'il avait juré de ne pas tourner une seule image s'il ne recevait pas une aide conséquente. L'aide conséquente est selon les estimations du réalisateur de 20 milliards de centimes. Ayant bénéficié comme avance sur recette de 1 milliard de centimes à l'époque des grands projets filmiques de " Alger capitale de la culture arabe en 2007, le couple a tenté un premier tour de manivelle pour la forme. Dans la réalité, le projet ne sera jamais monté si d'autres financements ne venaient pas. "Je refuse de faire un film historique avec une modique somme. J'attendrais " lançait Mina Chouikh catégorique. Puisque ce projet redémarre, c'est que les deux cinéastes ont pu finir leur montage financier, d'autant que le commissariat de "Tlemcen capitale de la culture islamique 2011 " a intégré dans son colossal programme le financement de pas moins d'une cinquantaine de films entre documentaires, courts et longs métrages. Tant mieux, puisque Mohamed Chouikh n'a rien tourné depuis "Douar N'ssa " en 2005. L'Andalou selon la réalisatrice du succulent "Rachida ", Mina Chouikh relate la chute de Grenade (Andalousie) et l'arrivée des andalous en Algérie, a-t-elle indiqué. "C'est un pan important de notre histoire qui n'est pas enseigné à nos élèves dans les manuels scolaires", a-t-elle estimé. L'objectif, à travers ce film, est de donner un aperçu sur cette époque, et ouvrir une parenthèse de l'histoire, a-t-elle encore dit. A l'époque du premier tour de manivelle à la villa Abdelatif à Alger, le couple avait démarré avec zéro dinar. "Rien n'est encore tombé dans notre boite Assima production " avait révélé Mina bachir Chouikh. Compte tenu du fait que ce long-métrage historique nécessite des décors et des costumes tout neufs, des déplacements à l'étranger, (Maroc, Tunisie, Espagne), des têtes d'affiche internationales etc….Mohamed Chouikh réalisateur ainsi que son épouse, Mina Bachir Chouikh ont fermé par la suite leurs vannes cérébrales. Ils attendaient de pied ferme que de grosses entreprises nationales mettent la main à la poche pour aider à ce que cette fresque historique, une première dans l'histoire de notre cinéma, se concrétise. Depuis, le couple qui a d'excellentes relations avec la ministre de la Culture khalida Toumi ont dû toucher dans un premier temps le pécule de "Alger capitale de la culture arabe ", de l'ENTV, de l'ONDA (Office national des droits d'auteurs), de la boite espagnole ARALAN films etc…Et puis, comme le projet cinéma est passé à l'APN et au Sénat, il sera archi sûr que l'Andalou bénéficiera d'autres financements. Car dans ce projet et c'est le président de la République lui-même qui le revendique, il est stipulé que tout film qui relate sans zèle aucun l'Histoire de l'Algérie sera validé si le Conseil des ministres y consent. Mais ce projet de toute façon est antérieur à cette loi, il n'est pas sûr qu'il soit soumis à l'effet rétroactif de cette nouvelle disposition qui pourrait retarder ce chantier. L'Andalou ou l'histoire méconnue de notre contrée "L'andalou", un long-métrage de deux heures, est une fresque historique tissée autour de la vie d'un dignitaire andalou entre Grenade et le Maghreb à la fin du XIVè siècle, époque marquant la fin de la présence arabo-mauresque en Espagne et le début de la Reconquista.Salim, le personnage principal, proche de la cour de Boabdil, dernier roi andalou de Grenade, refuse de suivre le roi dans son exil au Maroc. Et pour cause, Boabdil venait de livrer son royaume aux rois chrétiens de la Reconquista, préférant ainsi, la capitulation honteuse à la résistance devant l'ennemi. Avec son ami juif Ishaq, Salim fils d'un qadi musulman et d'une chrétienne, connaîtra la pauvreté, la déchéance dans son Espagne natale, avant de prendre le chemin de l'exil et d'échouer sur les côtes algériennes où il est recueilli par un émir autochtone dont il deviendra, à la fois le grand intendant et le gendre. C'est alors que son destin algérien et ses origines andalouses le placeront au cœur de l'histoire tourmentée d'un Maghreb, alors déchiré par les luttes fratricides, convoité par la couronne espagnole conquérante, et bouleversé par l'arrivée des Turcs. Mohamed Chouikh qui signe ici les dialogues et le récit, a dû fouiner dans un tas de bibliothèques pour reconstituer les faits marquants de la chute de Grenade. L'ambition des deux cinéastes est de faire un film valable, pas avec des pacotilles, mais avec un vrai financement, des acteurs connus et reconnus au point où la probabilité de distribuer l'espagnol et géant, Antonia Panderras n'est pas à écarter. Le casting partiel s'est déjà fait et l'on sait déjà que Bahia Rachedi, Sid Ali Kouiret endosseront des rôles dans ce film auquel participera l'égyptien Nour Cherif qui " a donné son accord " dira Mina Chouikh. Mohamed Chouikh qui a signé plusieurs œuvres dont le mémorable " Citadelle" revient ainsi avec un thème à la fois délicat et nouveau, puisqu'il s'agit d'histoire, donc d'un passé commun entre l'Espagne et l'Algérie. De nos temps faire un film est devenu un vrai événement.