La Compagnie russe " Gazprom " et l'Union européenne préparent une " feuille de route " de partenariat jusqu'en 2050, a annoncé le président de "Gazprom" Alexeï Miller. La collaboration ne sera efficace qu'à condition de conclure des contrats de longue durée, a-t-il dit. Ce thème sera au cœur des discussions du sommet Russie-UE qui devrait avoir lieu cette semaine. Gazprom pense pouvoir trouver un langage commun avec les autorités européennes. Malgré les réticences voire le sabotage des projets russes en Europe, "Gazprom" cherche à démontrer à ses partenaires européens la nécessité d'un partenariat à long terme. Miser sur le seul marché à règlement immédiat pourrait coûter cher aux Etats membres de l'UE. Les événements actuels au Proche-Orient et en Afrique du Nord n'en sont qu'une preuve supplémentaire : la suspension éventuelle des livraisons de pétrole et de gaz ont fait grimper les cours de la Bourse. L'UE devrait revoir sa copie quant à la politique de sécurité énergétique, estime Alexeï Miller : " Suite aux événements récents au Proche Orient et en Afrique du nord, la fiabilité et la sécurité des livraisons des hydrocarbures en UE devront être revues et analysées de façon plus minutieuse qu'auparavant ". " Gazprom " est prête à signer avec les autorités européennes une " feuille de route ". Elle permettra à la société russe de faire des projets à long terme et garantira aux Européens des livraisons stables de gaz à des conditions avantageuses. Voici l'opinion de Konstantin Simonov, directeur général du Fonds de sécurité énergétique nationale : " Le processus de l'élaboration d'une " feuille de route " est le moyen de montrer qu'à long terme, l'Europe est un avantage pour nous et que nous sommes un avantage pour l'Europe car nous sommes un fournisseur fiable. A partir de là, il faut se mettre à la table des négociations afin de tenter de rapprocher nos positions. Ces deux dernières années la situation était absolument anormale : la politique se mêlait des affaires économiques en compromettant la sécurité énergétique de l'Europe. L'Union européenne doit s'engager quant à la demande du gaz russe et ceci non sur 2 ou 3 ans mais sur 15-20 ans. La Russie doit garantir la production de gaz pouvant satisfaire cette demande ". La signature de la " feuille de route " entre Moscou et Bruxelles se trouve pourtant bloquée par la politique énergétique européenne qui prévoit de libéraliser le marché du gaz et de l'électricité en UE. Or, cela veut dire que Gazprom ne pourra pas être propriétaire des gazoducs utilisés pour livrer le gaz russe en Europe. En même temps Bruxelles fait une exception pour Nabucco, projet préféré de l'UE. Pour la Russie, il s'agit clairement de la politique du double standard. Gazprom compte régler ce problème afin d'obtenir un statut particulier pour le projet " South Stream ". Celui-ci pourrait bientôt attirer de nouveaux participants, a déclaré Alexeï Miller. Il s'agit notamment des sociétés française " EDF " et allemande " Wintershall ".