Les présidents russe et ukrainien, Dmitri Medvedev et Viktor Ianoukovitch, discuteront de la fusion du groupe gazier ukrainien Naftogaz avec le géant russe Gazprom lors de leurs prochaines négociations prévues aujourd'hui à Kiev, a annoncé vendredi aux journalistes le chef de l'administration du président russe Vladimir Narychkine. "Ce thème retiendra certainement l'attention des présidents", a-t-il indiqué. L'initiative de fusionner Gazprom et Naftogaz a été avancée le 30 avril par le chef du gouvernement russe Vladimir Poutine. L'homme politique a récemment expliqué qu'il ne s'agissait pas d'absorption de la société gazière ukrainienne par Gazprom, mais de création d'un nouveau groupe. Notons que le PDG de Gazprom Alexeï Miller a indiqué jeudi au terme d'une rencontre avec le ministre ukrainien de l'Energie Iouri Boïko que la proposition d'unir Gazprom et Naftogaz est sans rapport avec la création d'un consortium chargé de moderniser les gazoducs ukrainiens. Il est persuadé que la fusion des deux groupes contribuera à améliorer la sécurité énergétique de l'Europe. Evoquant la modernisation éventuelle des gazoducs de transport ukrainiens, il a souligné qu'il s'agissait "d'un projet tout à fait différent et d'une toute autre envergure". Selon le PDG de Gazprom, ce projet prévoit "la création d'un consortium pour le transport de gaz avec la participation de la Russie, de l'Ukraine et de compagnies européennes". M. Miller a dans le même temps souligné que la modernisation du réseau de transport gazier en Ukraine n'amènerait pas la partie russe à renoncer à la construction du gazoduc South Stream, qui contourne ce pays avec lequel les différends gaziers ont été nombreux par le passé. "Nous espérons pouvoir créer d'ici le 31 décembre 2015 des capacités importantes destinées à l'acheminement du gaz russe vers l'Europe", a-t-il conclu. Le 30 avril, M. Poutine a lancé un pavé dans la mare en proposant de fusionner Gazprom, premier producteur mondial de gaz, avec son homologue ukrainien Naftogaz, en difficulté, prenant notamment de court les autorités ukrainiennes. Cette idée avait alors soulevé de nombreuses questions, notamment sur la nécessité dans ce contexte de lancer la construction du gazoduc South Stream, piloté par Gazprom et l'italien Eni, destiné à acheminer du gaz russe vers l'Italie et la Grèce sous la mer Noire en évitant l'Ukraine. L'idée de fusion "résulte de l'histoire commune du développement du secteur gazier de nos pays, en particulier du complexe de transport unique du gaz créé à l'époque de l'URSS", a souligné M. Miller. Le 5 mai, M. Ianoukovitch avait estimé que si des négociations étaient engagées sur la fusion Gazprom-Naftogaz, il fallait y "inviter l'Union européenne en tant que principal consommateur du gaz russe et principal partenaire" de l'Ukraine et de la Russie.