La Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) a appelé jeudi les banques à jouer pleinement leur rôle en devenant de "réelles banques d'accompagnement avec partage de risques". L'organisation patronale, qui a salué les mesures en faveur de l'investissement et des PME, prises par le dernier Conseil des ministres, estime dans un communiqué que les banques doivent accompagner les entreprises ''pour la création de richesses et d'emplois''."Les mesures prises sont de nature à conforter la cohésion sociale, la solidarité des Algériens, et impulser une dynamique nouvelle créatrice de richesse et d'emploi nouveaux", indique un communiqué du CIPA, qui affirme que les décisions annoncées lors du dernier Conseil des ministres tendent à relancer l'économie nationale et "constituent également un espoir pour les opérateurs économiques". Rappelant le programme visant la création de 200 000 petites et moyennes entreprises (PME) et 3 000 000 de postes d'emploi à l'horizon 2014, la CIPA a plaidé également en faveur d'une mise à niveau "financière, technologique et de management" des unités économiques. Pour rappel, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a donné mardi, lors d'un Conseil des ministres, son feu vert à l'application de mesures urgentes visant le renforcement des conditions de financement de l'investissement, notamment en direction des PME. Le Trésor public a été ainsi autorisé à mettre 100 milliards de dinars de crédits à long terme renouvelables à la disposition des banques publiques pour leur permettre de financer des projets à maturité longue. La mesure du Conseil des ministres devra, sans aucun doute, inciter les banques à octroyer plus de crédits aux PME, dont la taille du patrimoine financier réduit souvent leur "bancabilité". Les sociétés d'investissement, dont la création par les banques publiques est parachevée, seront en outre mobilisées pour gérer les fonds d'investissement des wilayas, et promouvoir leur participation au capital des PME. Dès le début du mois de mars prochain, des sociétés publiques de leasing chargées d'alléger le coût de la location-vente des équipements pour les nouvelles PME seront lancées, conformément à une des décisions prises mardi par le Conseil des ministres. Désormais, le Fonds national d'investissement est habilité à intervenir auprès des investisseurs nationaux en engageant des prises de participation à hauteur de 34% dans le capital et le financement. Son rôle dans le financement de la création des PME sera également impulsé. Quant aux mécanismes de garantie du crédit aux PME et de facilitation des procédures y afférentes, déjà existants, ''ils doivent être dynamisés avec le concours de l'autorité monétaire'', précise le Conseil des ministres dans son communiqué. Sur quelque 3 000 milliards de dinars de crédits bancaires accordés à l'économie en 2010, quelque 1 000 milliards de dinars ont été destinés aux PME, un niveau en deçà des besoins de ces entreprises, selon le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa. Les banques financent actuellement 40% à 65% des petites entreprises créées dans le cadre des dispositifs de soutien à l'emploi (Ansej, Canac et Angem), des financements qui évoluent de 15 à 16% chaque année. Il faut dire aussi, que Benkhalfa a évoqué, la nécessité de mettre en place un système de contrôle semestrielle du recouvrement des créances par filière et par secteur d'activité, assuré par les banques, l'ANSEJ et la CNAC.