Les forces de l'ordre ont dispersé dans le calme, hier à Alger, les manifestants qui ont essayé de marcher de la place des Martyrs vers la place de la Concorde (ex- 1er-Mai), ont constaté des journalistes de l'APS. Initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD, tendance partis), cette tentative de marche a enregistré une faible mobilisation. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), M. Saïd Sadi, et le président d'honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), M. Ali Yahia Abdenour, participaient à cette manifestation, initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD-partis). Selon les sources officielles, le dispositif des forces de l'ordre est moindre que celui déployé lors des tentatives de marche des 12 et 19 février. Les manifestants, appartenant en majorité au parti du RCD, ont été dispersés par les forces de l'ordre qui ont vite rétabli la circulation. Rassemblés en petits groupes, ils scandaient des slogans pour "plus de liberté", et l'accès aux médias lourds. Saïd Sadi est monté sur le toit d'un véhicule de la police pour prendre la parole, avant que les forces de l'ordre n'interviennent pour le faire descendre du véhicule. "Nous serons ici autant de fois qu'il faudra jusqu'à ce que le peuple algérien puisse marcher librement dans son pays", a déclaré Sadi à la presse. Un autre groupe de jeunes est venu des quartiers environnants pour manifester leur désapprobation à cette marche, scandant des slogans favorables au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Les forces de l'ordre ont totalement maîtrisé la situation en formant un cordon de sécurité pour séparer les deux parties et aucun incident majeur n'a été constaté. Pris d'un malaise, un député du RCD a été évacué par la Protection civile vers l'hôpital Mustapha-Pacha, lors de cette manifestation à laquelle plusieurs médias, nationaux et étrangers étaient présents. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait indiqué jeudi qu'aucune demande de marche à Alger pour ce samedi n'a été déposée au niveau des services concernés. Suite à des divergences, la CNCD, qui avait tenté d'organiser des marches les 12 et 19 février, s'est scindée en deux entités dont l'une est favorable à la marche tandis que l'autre s'y est opposée. Plusieurs de ses membres ont décidé de ne pas participer à cette marche. Il s'agit de la LADDH, du Snapest, Satef, Cnes, du Comité national des chômeurs et de l'association Algérie pacifique. Ces organisations ont estimé, lors d'une réunion tenue mardi à la maison des syndicats, que les partis politiques ne devaient pas prendre part à leur mouvement, craignant "la manipulation, l'instrumentalisation et la récupération des jeunes". "Marcher chaque semaine n'aurait pas de sens, sans procéder à l'évaluation des résultats et des perspectives du mouvement", ont-ils affirmé.