Les forces de l'ordre ont dispersé, dans le calme, samedi des dizaines de personnes (une centaine selon la police) qui ont tenté de marcher de la place des Martyrs vers la place de la Concorde (ex- 1er-Mai) à Alger, ont constaté des journalistes de l'APS. Initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD, tendance partis), cette tentative de marche a enregistré une faible mobilisation. Les manifestants, appartenant en majorité au parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), ont été dispersés par les forces de l'ordre qui ont vite rétabli la circulation routière. Les manifestants scandaient des slogans pour notamment "plus de liberté" et l'accès aux médias lourds. Le président du RCD, Saïd Sadi, qui participait à la manifestation, est monté sur le toit d'un véhicule de la police pour prendre la parole, avant que les forces de l'ordre n'interviennent pour le faire descendre du véhicule. "Nous serons ici autant de fois qu'il faudra jusqu'à ce que le peuple algérien puisse marcher librement dans son pays", a déclaré Sadi à la presse. Un groupe de jeunes, venus des quartiers environnants, ont exprimé leur désapprobation à cette marche et scandé des slogans favorables au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Les forces de l'ordre ont totalement maîtrisé la situation en formant un cordon de sécurité pour séparer les deux parties et aucun incident majeur n'a été constaté. Pris d'un malaise, un député du RCD a été évacué par la Protection civile vers l'hôpital Mustapha-Pacha, lors de cette manifestation à laquelle plusieurs médias, nationaux et étrangers étaient présents. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait indiqué jeudi qu'aucune demande de marche à Alger pour ce samedi n'a été déposée au niveau des services concernés. Suite à de profondes divergences, la CNCD, qui avait tenté d'organiser des marches le 12 et 19 février, s'est scindée en deux entités dont l'une est favorable à la marche tandis que l'autre s'y est opposée. Plusieurs de ses membres ont décidé de ne pas participer à cette marche. Il s'agit de la LADDH, du SNAPEST, SATEF, CNES et du Comité national des chômeurs et l'association Algérie pacifique.