Le dossier Sonatrach-Suez fait encore parler de lui. C'est d'ailleurs le sujet qui est mis au devant de la scène médiatique ces derniers mois. Il s'agit, bien évidemment d'un éventuel rapprochement, entre la société nationale et le groupe énergétique français. Selon le quotidien belge Le Soir, paru hier, le PDG de Suez, Gérard Mestrallet, a "mandaté des intermédiaires pour approcher la Sonatrach". Plus explicite, selon la même source, des réunions ont eu lieu à Paris "et ont débouché sur la décision de poursuivre les discussions à un niveau de décision supérieur". Les discussions, à en croire Le Soir, on eu lieu entre les deux premiers responsables des deux parties. Ainsi, "des groupes de travail communs ont été formés". Selon la même source, des négociations sont engagées autour notamment "des contrats d'approvisionnement privilégiés en gaz, des partenariats sur les marchés espagnol, italien et américain ou encore des développements en Algérie (usine de désalinisation, centrales électriques)". En outre, indique Le Soir, en cas de fusion entre Suez et Gaz de France, la Sonatrach serait également intéressée par le rachat du premier distributeur de gaz belge, Distrigaz. Mais Suez "préfèrerait échanger (sa filiale) contre des actifs gaziers ou électriques en Europe". Pour rappel, Nicolas Sarkozy, en pleine campagne électorale pour la présidentielle française, était le premier à évoquer sur un plateau de télévision la possibilité de rapprochement entre Sonatrach et Suez. Nicolas Sarkozy avait indiqué préférer une alliance entre la Sonatrach et Gaz de France à une fusion entre GDF et Suez. Quelques jours plus tard, Patrick Devedjian, l'un de ses proches, avait affirmé que Sarkozy souhaitait privilégier un adossement de GDF à la Sonatrach à une fusion avec Suez pour "créer un grand groupe gazier euro-africain" et "sécuriser l'approvisionnement de la France". D'après les sources interrogées par Le Soir, un protocole d'accord "sera vraisemblablement signé avant la torpeur estivale". Le premier responsable de Suez n'a pas manqué, de souligner récemment, que Sonatrach était une société avec laquelle Suez a "de très bonnes relations". Ces relations peuvent parfaitement s'intensifier". Pour sa part, Patrik Devedjian, l'un des conseillers de Nicolas Sarkozy a fait valoir que "l'Etat français ne peut être pieds et poings liés à une décision des actionnaires de Suez, qui ne se sont toujours pas prononcés sur la fusion avec GDF". A noter que Gaz de France et Sonatrach avaient signé un accord portant sur l'achat d'environ 1 milliard de mètres cubes de gaz naturel algérien par an, destiné à être transporté par Medgaz, le projet de gazoduc sous-marin devant relier l'Algérie à l'Espagne. Gaz de France avait expliqué que cet accord, d'une durée de 20 ans, lui permet de poursuivre la diversification de ses voies d'approvisionnement et de renforcer sa position sur le marché européen du gaz naturel, notamment en Espagne.