L'administration américaine envisage de puiser dans les réserves stratégiques de pétrole américain pour contribuer à juguler l'envolée des cours de l'or noir. S'exprimant sur la chaîne NBC, William Daley secrétaire général de la Maison Blanche a déclaré hier que les Etats-Unis étudient " toutes les options. La question des réserves est l'une d'entre elles (...). Toutes les options doivent être mises sur la table." Plusieurs sénateurs démocrates soutiennent cette solution, alors que le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars, réagissant aux troubles politiques en Libye. Dans une lettre adressée au président américain Barack Obama, le sénateur démocrate Jay Rockfeller explique ainsi qu'un recours limité aux 727 millions de barils de réserves stratégiques "peut protéger la sécurité nationale en prévenant ou en réduisant l'impact négatif d'une pénurie de pétrole." Mercredi, le secrétaire américain de l'Energie Steven Chu avait exclu de recourir aux réserves, précisant qu'une hausse de la production en Arabie saoudite provoquerait la baisse des cours du brut. Par ailleurs un des dirigeants de la banque centrale américaine, Dennis Lockhart a déclaré jeudi qu'une évaluation "réaliste" des perspectives de l'économie américaine doit prendre en compte "le risque d'un choc pétrolier durable" et ceux liés à la politique budgétaire aux Etats-Unis et en Europe. La récente flambée des prix du pétrole enclenchée par le soulèvement populaire en Libye et la crainte d'une contagion des troubles politiques aux pays pétroliers du Moyen-Orient provoque une inquiétude grandissante. Le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn a déjà estimé qu'une hausse prolongée des prix du pétrole pouvait "affecter le rythme de la reprise". Il faut savoir que les cours du pétrole ont fini en hausse vendredi, les marchés craignant des perturbations de l'offre avec l'intensification des combats en Libye entre les pro-Mouammar Kadhafi et ceux qui souhaitent le renversement du colonel. Sur le New York Mercantile Exchange, le brut pour livraison avril a fini à 104,42 dollars le baril, en hausse de 2,51 dollars ou 2,46%, à son plus haut niveau depuis le 26 septembre 2008 où il avait clôturé à 106,89 dollars. Sur la semaine, le brut léger américain a gagné 6,54 dollars ou 6,7%. Il avait gagné 11,68 dollars ou 13,5% la semaine précédente. A Londres, le Brent pour livraison avril a fini à 115,97 dollars le baril, en hausse de 1,18 dollar ou 1,03%. Sur la semaine, le Brent a gagné 3,83 dollars ou 3,42%. La semaine précédente, le Brent avait bondi de 9,62 dollars ou 9,38%. Les investisseurs s'inquiètent aussi d'une contagion des troubles à l'Arabie saoudite où des manifestations de chiites ont eu lieu dans l'est du pays.