Le Comité préparatoire de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, prévue l'an prochain à Rio de Janeiro au Brésil (Conférence de Rio 2012), a achevé les travaux de sa deuxième session après s'être penché sur le second thème inscrit au cœur des débats de la Conférence, celui du cadre institutionnel. Si elles avaient réfléchi, hier, aux conditions de développement d'une économie "verte", les délégations ont reconnu, aujourd'hui, la nécessité de rendre le cadre institutionnel du développement durable plus souple et plus cohérent afin d'en renforcer l'efficacité, c'est ce qui ressort d'un communiqué de presse diffusé mardi par l'ONU. Les partenaires au débat de la journée ont appelé à l'établissement d'un cadre institutionnel renforcé permettant, conformément au souhait exprimé par le Secrétaire général dans son rapport, d'assurer la cohérence et l'intégration des politiques dans les domaines économique, social et environnemental, soit les trois piliers du développement durable. Dans ce même rapport, Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l'ONU, relève, à l'échelle mondiale, une multiplication spectaculaire des institutions et des accords conclus à ce jour, plus de 500 accords multilatéraux relatifs à l'environnement étant actuellement en vigueur. Face à ce que le représentant du Mexique a qualifié de "prolifération des accords et des réunions, pratiquement ingérables du point de vue administratif", les participants à la réunion ont, notamment, appelé à la refonte du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), qui coordonne la gouvernance du pilier environnemental et émet des recommandations dans le domaine de la croissance verte. L'Union européenne, représentée par la Hongrie, a ainsi proposé de faire du PNUE une agence spécialisée à même d'appréhender de manière multilatérale et holistique les trois piliers du développement durable. "Le PNUE doit, à cette fin, devenir une agence spécialisée de l'ONU, dotée des moyens nécessaires permettant à l'Organisation de contribuer au développement durable et de répondre efficacement aux défis", a affirmé le représentant hongrois. "Les pays en développement, qui sont les premiers concernés par les accords de développement durable, ne s'y retrouvent plus", a lancé pour sa part le représentant du Kenya. Demandant, lui aussi, que le PNUE devienne une agence spécialisée de l'ONU, avec pour siège Nairobi, il a souhaité que " ce nouveau PNUE " devienne un instrument de promotion et de coordination du développement durable, tout en dégageant des synergies entre les processus environnementaux et en veillant à l'autonomie des pays en matière de priorités. D'autres délégations, comme celle du Japon, ont préféré privilégier les options institutionnelles exposées dans le rapport du Secrétaire général. L'une de ces options vise à rendre universelle la composition du Conseil d'administration du PNUE, une mesure qui n'entraînerait pas de changement de son mandat et qui n'aurait qu'une incidence financière minimale. "L'amélioration de la gouvernance internationale en matière de développement durable peut s'effectuer sur la base des instruments existants", a expliqué le représentant japonais, qui a plaidé pour une meilleure utilisation des institutions en place, comme la Commission du développement durable (CDD), et d'initiatives telles qu'"Unis dans l'action" pour renforcer le rôle de l'ONU. Concernant l'avenir du PNUE, il a reconnu l'importance de doter ce programme de ressources adaptées à l'accomplissement strict du mandat qui lui a été dévolu, tout en demandant que les options de réforme soient examinées en ciblant l'efficacité et la rentabilité. De son côté, le représentant des Etats-Unis a soutenu que la volonté politique, " qui est essentielle à la mise en œuvre du développement durable ", ne pouvait être remplacée par la création de nouvelles institutions multilatérales. Le Comité préparatoire a, par ailleurs, adopté un projet de proposition sur le processus de préparation du document final de la Conférence de Rio 2012. Aux termes de ce document informel, le Comité invite les Etats membres, les organisations pertinentes du système de l'ONU et autres parties prenantes, à rassembler leurs contributions et à les remettre d'ici au 1er novembre 2011 au Bureau de la Conférence. Ce texte servira de base à l'élaboration de la première version du projet de document final de la Conférence. Cette première version devra, ensuite, être examinée par les Etats membres jusqu'au début du mois de janvier 2012. Au cours du même mois, le Bureau organisera une réunion de trois jours afin de discuter de manière approfondie du projet de document final. En février, mars et avril 2012, ils se retrouveront une semaine par mois dans le cadre de négociations. La délégation de l'Argentine, qui s'exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et celle de Cuba ont déploré que le libellé du projet de proposition recommande que les consultations soient organisées "en fonction des ressources existantes". La République dominicaine et le Venezuela ont appuyé ces réserves. Dans ses remarques de clôture, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général de la Conférence de Rio 2012, Sha Zukang, a indiqué que les options avancées au cours des débats serviraient de base aux prochaines discussions sur le renforcement de la gouvernance en matière de développement durable. "J'exhorte toutes les parties prenantes au processus préparatoire de Rio 2012 à garder à l'esprit les objectifs essentiels évoqués lors de ces débats", a-t-il déclaré.