L'Algérie se lance de plus en plus vers l'élargissement de ses exportations de GNL sur le marché américain. Le volume actuel de ses exportations estimé à 4 milliards de m3 devrait être multiplié par trois d'ici cinq ans, ce qui représenterait un volume global de 12 milliards de m3. Selon les propos de M. Mohamed Meziane, PDG de la Sonatrach, la stratégie actuelle est d'aller de l'avant pour conquérir les marchés internationaux du GNL. Ainsi, la Sonatrach, à travers cette stratégie, vise à se déployer à l'échelle internationale, à l'horizon 2015. "En ce qui concerne le marché américain, ce dernier est en plein essor et a besoin de gaz naturel pour son économie. Sa production arrive à la limite à être stationnaire. Les Américains sont en train de développer les terminaux de réception. C'est un marché potentiel très demandeur, et qui se chiffre à des centaines de milliards de m3 de gaz naturel", explique M. Meziane. A partir de là, il est tout à fait naturel que "nous le visions parce qu'il est valorisant", insiste-t-il encore à dire. Le marché américain a été investi par la Sonatrach au début de l'année 1970. Un marché que l'Algérie n'a pas quitté en dépit des problèmes survenus avec la société El Paso. Cette voie suivie par la société algérienne vise beaucoup plus à assurer une bonne partie de ses exportations sur le marché Atlantique et en particulier le marché américain. M. Meziane note que c'est un marché qui est négocié avec toutes les précautions d'usage. "Nous y allons dans le cadre du développement du marché qui est en train de changer. Nous allons assurer l'arbitrage entre le marché américain et d'autres marchés". Il indique dans ce sens que c'est un marché de GNL, et non un marché de gaz naturel directement. Ce dernier est assuré directement par les gazoducs. Il précise ainsi qu'en ce qui concerne GNL, "nous y entrons avec cette flexibilité à savoir : avoir des capacités de réservation aux USA, en Europe, sur l'Atlantique et probablement en Asie. Il s'agit d'assurer cet arbitrage en fonction de l'économie". Parlant de l'évolution des investissements aux Etats-Unis, le PDG de la Sonatrach a souligné que "c'est beaucoup plus dans les réservations de capacités. Il y a un prix à payer, mais ce n'est pas un montant important, c'est une forme de location". Il est clair pour lui que la Sonatrach souhaite être "présente par la commercialisation comme il est pratiqué au niveau de la Grande-Bretagne et ce que nous visons de faire en Europe". Il indiquera que ces investissements seront réalisés avec l'apport des partenaires de la Sonatrach, à savoir les propriétaires des terminaux. Interrogé sur les besoins des Etats-Unis qui sont appelés à évoluer, l'Algérie ambitionne d'augmenter la part de ses exportations. M. Meziane dira que le volume des exportations sera plus que 4 milliards de m3, "nous visons le marché autour de 10 milliards de m3. Nous sommes en train de commercialiser entre 2 et 3 milliards de m3 par an sous forme de GNLM sur le marché américain. Nous espérons développer ce marché et nous y introduire un peu plus avec des partenaires ". La Sonatrach occupe actuellement la 5e place sur le marché américain. Concernant les hausses du baril de pétrole enregistrées ces derniers temps, le PDG de la Sonatrach révèle que le montant enregistré par la Sonatrach depuis le début de l'année est de 17 milliards de dollars pour l'ensemble des exportations.