La moitié des réformes nécessaires après la crise financière ont été réalisées mais il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour améliorer la solidité du système financier, selon le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet. "Il reste encore beaucoup à faire. L'aspect le plus important est la mise en oeuvre de ces réformes", peut-on lire dans le texte d'un discours que Jean-Claude Trichet doit prononcer lors d'une conférence à Francfort mercredi. Le président de la BCE estime que le risque de défaut d'une institution financière importante d'un point de vue systémique doit encore être réduit, ainsi que l'impact sur le système financier si un événement de ce genre se produisait. Jean-Claude Trichet juge également que les autorités devraient garantir la création d'infrastructures centrales de contrepartie afin de réduire les risques sur les marchés de gré à gré. Un maintien des taux d'intérêt à leur bas niveau actuel pourrait créer des distorsions sur les marchés financiers et inciter certains investisseurs à prendre des risques excessifs, déclare Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) dans un entretien que publie mercredi Le Monde. La BCE devrait envisager de relever ses taux lors de sa prochaine réunion, le 7 avril, pour la première fois depuis près de trois ans, en raison de la remontée des tensions inflationnistes. "Pour l'instant, il n'y a pas d'effet de second tour et l'inflation est surtout importée", a dit Lorenzo Bini Smaghi au Monde. Mais les taux d'intérêt sont maintenant plus bas que l'inflation, ce qui pouvait être justifié dans un scénario de risque de déflation." "Maintenir des taux si bas, c'est rendre la politique monétaire très expansionniste, au risque de créer des distorsions sur les marchés et d'inciter les institutions financières à prendre des risques excessifs", ajoute-t-il. Interrogé sur la situation financière du Portugal, dont le parlement doit se prononcer ce mercredi sur de nouvelles mesures d'austérité budgétaires, il estime que "c'est au Portugal de prendre les décisions nécessaires pour retrouver la confiance des marchés". "Il doit décider s'il le fait seul ou au sein d'un programme d'aide financière coordonné avec le Fonds monétaire international et l'Europe. D'une façon ou d'une autre, les mesures budgétaires et structurelles seront les mêmes", poursuit Lorenzo Bini Smaghi. Le gouvernement portugais risque d'être mis en minorité mercredi, alors que les marchés craignent de voir Lisbonne contraint de faire appel à l'aide de l'Union européenne et du FMI.