Le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mir-Kazemi, qui préside l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a déclaré qu'une réunion extraordinaire du cartel n'était "pas nécessaire", a rapporté samedi l'agence Mehr. "Dans la situation actuelle, la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Opep n'est pas nécessaire", a déclaré M. Mir-Kazemi. "Avant les crises politiques dans certains pays d'Afrique du Nord et du golfe persique, l'amélioration de la situation économique mondiale avait poussé les prix à la hausse", a-t-il expliqué. "L'examen de l'offre et de la demande montre que malgré la hausse du prix de l'or noir à plus de 100 dollars le baril, il n'y a pas besoin d'organiser une réunion extraordinaire", a-t-il déclaré, tout en se disant prêt à organiser cette réunion "si certains pays membres en font la demande". Selon M. Mir-Kazemi, la dépréciation du dollar est l'une des causes de la hausse du prix du pétrole. Les cours du brut, déjà perturbés par les troubles en Egypte et à Bahreïn, ont monté en flèche avec l'insurrection puis l'intervention internationale en Libye, pays membre de l'Opep et quatrième exportateur de pétrole d'Afrique, dont la production a presque cessé. Les prix du pétrole se sont légèrement repliés vendredi à New York au terme d'une séance hésitante alors que les investisseurs surveillaient la situation au Moyen-Orient. Sur le New York Mercantile Exchange, le brut pour livraison avril a fini à 105,40 dollars le baril, en baisse de 20 cents ou 0,19%, après avoir fluctué entre 104,50 et 105,95 dollars. Sur la semaine, le contrat WTI a gagné 4,33 dollars ou 4,28% après deux semaines consécutives de baisse. Sur l'ICE, le Brent de la mer du Nord même échéance a fini à 115,59 dollars le baril, en baisse de 13 cents, ou 0,11% après avoir fluctué entre 115,20 et 116,13 dollars. Sur la semaine, le Brent a gagné 69 cents, ou 0,6%. Il s'agit de sa deuxième semaine de hausse. "Les prix font du surplace avant le week-end, se maintenant à leurs niveaux (élevés). Ils sont en hausse sur la semaine, pris dans des forces opposées", a observé Matt Smith, de Summit Energy. D'un côté, le marché continuait de surveiller le Japon, où la situation restait "imprévisible" à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, retardant la reconstruction du pays. Autre facteur négatif faisant craindre pour la demande en pétrole, la zone euro était confrontée à de nouvelles menaces face à un possible plan de sauvetage au Portugal en difficulté. A l'opposé, la persistance des troubles au Moyen-Orient continuait de soutenir le marché pétrolier. Le baril à New York est resté à quelques encablures de son plus haut de la semaine (106,69 dollars) et non loin du pic atteint début mars (106,95 dollars, un plus haut depuis 2008). "Les investisseurs ont déjà pris en compte dans une large mesure dans les prix les pénuries de production au Libye, et maintenant tout développement supplémentaire au Moyen-Orient va doper les prix", a expliqué Matt Smith. "Mais comme pour le moment il s'agit simplement de troubles, on voit simplement les prix se maintenir à plus de 105 dollars", a ajouté l'analyste. L'actualité soutenant le marché "est la même depuis quelques jours, le marché adopte un mode d'attente", a abondé Tom Bentz, de BNP Paribas. Par ailleurs, plusieurs raffineries ont rouvert au Japon, facteur potientel de soutien pour les prix. "Une capacité de raffinage d'environ 700.000 barils par jour revient sur le marché, même si une capacité d'environ 600.000 barils par jour reste hors service. Une partie de cette source de demande en pétrole brut va commencer à revenir à un moment donné", a noté Tom Bentz.