L'Algérie accueillera pour la première fois, mardi et mercredi, à Alger, la 19e Conférence africaine des ministres de l'Industrie (Cami). De l'avis des experts africains, cette rencontre constituera une plate-forme pour une mise en œuvre effective et efficace du plan d'action pour le développement industriel accéléré du continent (AIDA), adopté en 2008. Cette rencontre continentale offre également l'opportunité pour les pays africains de coordonner leurs efforts et unifier les stratégies pour développer ou mettre en place leurs industries agroalimentaires, pharmaceutiques et de transformation des ressources minières, affirment les mêmes sources, lors d'une session consacrée à la préparation de l'ordre du jour de la Cami-19. Le choix de ces industries est motivé par le fait que les pays africains restent dépendants des importations pour satisfaire leurs besoins en produits agroalimentaires et médicaments. Des budgets colossaux sont consacrés chaque année par les pays africains pour importer ces produits, selon ces experts. Le développement de la transformation des ressources minières permettra de créer de la valeur ajoutée dans ces pays, qui se contentent actuellement de vendre les richesses de leur sous-sol à l'état brut et à des prix insignifiants, ont souligné ces experts. Le secrétaire général du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Abderazak Hani, a indiqué que l'Algérie, ainsi que les autres membres de l'UA, sont déterminés à travailler ensemble pour développer leurs industries et réduire leur dépendance vis-à-vis des importations. Il s'agit, a-t-il dit, d'actions ciblées qui concernent des secteurs prédéfinis, en l'occurrence les industries agroalimentaires, la fabrication de médicaments et la transformation des ressources minières. De son côté, le représentant de l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) a confirmé la disponibilité de son organisation à travailler de concert avec les pays de l'UA pour la mise en œuvre de l'AIDA et à fournir le savoir-faire technique nécessaire pour une application efficiente des programmes de développement des industries africaines. Le représentant de l'UA, M. Husseim, a estimé, quant à lui que la rencontre d'Alger veut concrétiser les décisions prises lors de la dixième session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union, tenue à Addis-Abeba (Ethiopie) en janvier 2008 en faveur du développement de l'industrie en Afrique. Il a souligné, dans ce contexte, qu'une bonne mise en application de l'AIDA permettrait, à moyen et long termes, un réel développement des industries à valeur ajoutée en Afrique, rappelant que cette feuille de route comprend 23 programmes et 53 projets destinés à l'amélioration du niveau industriel en Afrique. La présidente de la ''Cami-18'', tenue en 2008 en Afrique du Sud, a estimé, quant à elle, que ''malgré le long chemin à emprunter pour pouvoir transformer eux-mêmes leurs ressources naturelles et profiter de la valeur ajoutée générée, les pays africains sont capables ensemble de parvenir à réaliser cet objectif''. La Cami-19 d'Alger porte sur la ''Promotion de la compétitivité des industries africaines par l'augmentation et l'amélioration de la valeur ajoutée''. Quelque 300 fonctionnaires et experts africains prendront part à cette conférence, organisée par l'Algérie en collaboration avec l'Onudi et l'Union africaine, rappelle-t-on.