Les participants à la 7ème réunion de la plate-forme de partenariat du Programme détaillé de développement agricole en Afrique (PDDA) ont invité les dirigeants africains à consacrer plus de ressources à la recherche agricole afin de relancer la production agricole et de réduire la pauvreté et la faim. 'Le continent a de grandes potentialités qui ne sont pas entièrement exploitées. Nous avons les terres, la main-d'oeuvre et un environnement favorable. Tout ce qu'il nous faut est d'accroître l'investissement dans l'agriculture, dans la recherche agricole et de créer un environnement favorable', a déclaré le directeur général du Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA), Pr Monty Jones. Il a déclaré que l'agriculture restait un des meilleurs moyens par lesquels les économies africaines pouvaient se développer et créer plus d'emplois afin d'améliorer les conditions de vie de près de neuf cent millions de personnes sur le continent. Les statistiques relatives à la population en Afrique démontrent que des 70% d'Africains qui vivent en milieu rural, 50% ont moins de 22 ans et sont sans emploi. Pourtant, le principal, sinon le seul secteur capable d'occuper convenablement ces jeunes désœuvrés, c'est l'agriculture. Mais elle reste rudimentaire, pratiquée principalement pour des besoins de subsistance. Or, la conjoncture n'est pas pour arranger les choses. Les prix du carburant et des denrées de première nécessité s'envolent à nouveau ; les changements climatiques impactent négativement la production agricole et, par conséquent, la sécurité alimentaire, le chômage fait davantage rage et les politiques appliquées ne sont pas suffisamment efficaces. 2011 reste visiblement une année fragile. Dans son exposé, le directeur général de l'Agence Nepad a reprécisé les contours du Caadp, sigle le plus répandu de la PP-PDDAA, en langue anglaise. La plateforme, a-t-il déclaré est un cadre de promotion d'un modèle concerté de développement de l'agriculture en Afrique. Il permet de définir ensemble les priorités. Ce n'est pas lui qui agit directement, mais il touche les communautés économiques sous régionales et les pays, pour la définition des politiques adéquates. C'est sur cette base que sont élaborés les plans d'investissement nationaux. Pour une agriculture plus forte, les travaux de Yaoundé vont axer la réflexion sur la conception de programme de développement rural de qualité, une meilleure implication du secteur privé, la facilitation de l'accès aux engrais et aux semences de qualité, aux financements, à la propriété foncière, à l'eau, aux débouchés, à la formation. Au cours de la conférence de presse qui s'est tenue après la cérémonie d'ouverture, Elisabeth Atangana, représentante des organisations paysannes nationales, a souligné l'importance d'un monde rural davantage à même de s'auto manager. Les travaux s'achèvent demain, par une journée d'affaires, sur invitation. Le Programme détaillé de développement agricole en Afrique (PDDA) est une initative du Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD). Il a été mis en place en 2003, en s'appuyant sur quatre piliers pour développer l'agriculture sur le continent. Vingt-cinq pays africains ont signé le pacte du PDDA, dont 18 sont au stade des plans d'investissements comme étape précédant la phase de mise en oeuvre.