Après l'huile et le sucre, c'est au tour des légumes secs et des pâtes alimentaires d'être subventionnés. Ainsi leurs prix ne bougeront pas, a annoncé ce matin le ministre du Commerce. Des démarches auprès des producteurs et des importateurs ont été effectuées dans ce sens. Cette annonce a été faite, ce matin, par le ministre du Commerce Mustapha Benbada qui a affirmé également que les prix actuels du sucre et de l'huile ne sont pas conjoncturels. «C'est une mesure pérenne et définitive.» Dans le cadre de l'élargissement de la liste des produits subventionnés, M. Benbada a indiqué avoir tenu des réunions avec les importateurs de ces produits. Pour ce qui est des légumes secs, il a dit avoir convenu à ce que les prix de ces produits «ne bougent pas». «Le plus important dans tout cela est que nous ayons demandé à l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) qui continue d'importer les légumes secs, de revenir sur le marché en tant qu'acteur principal», a-t-il dit. Concernant les pâtes alimentaires, qui seront également subventionnées, le ministre a indiqué avoir demandé aux producteurs «de ne pas opérer une quelconque augmentation de prix sans revenir aux pouvoirs publics. Et nous allons introduire cette mesure au niveau des cahiers des charges qui les lient à l'Oaic.» Toutefois, le ministre a indiqué que les subventions de l'Etat de tous ces produits de première nécessité coûtent énormément au Trésor public. «Pour l'huile, la défiscalisation de l'importation des matières premières va nous coûter 27 milliards de dinars. Nous allons débourser 30 milliards de dinars pour stabiliser les prix du sucre et de l'huile.» M. Benbada, qui intervenait ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, a affirmé que les subventions de ces produits coûtent presque 300 milliards de dinars à l'Etat. «C'est une facture très importante», a-t-il dit. C'est pourquoi il estime qu'il faut revoir le mode de subvention qui est, selon lui, «trop généreux» dans la mesure où il profite à tout le monde. «Il faut lancer un débat national par l'Ugcaa ou les associations de protection des consommateurs pour voir s'il est normal que l'Etat subventionne les produits de première nécessité d'une manière horizontale. Il faut réfléchir à une subvention ciblée qui profite aux petites bourses car il est possible que l'Etat algérien n'aura pas, à l'avenir, les moyens de subventionner les produits de première nécessité de cette manière-là», a-t-il suggéré. Sur un autre plan, l'invité de la radio nationale est revenu sur la prolifération du marché informel qui est, selon lui, «un dossier très épineux, très complexe et très compliqué». Pour le résoudre, le ministre du Commerce estime qu'il faut une implication de tous. Dans ce cadre, il a indiqué qu'une instruction interministérielle a été signée, après un travail en son département et celui de l'Intérieur. Cette instruction demande à tous les acteurs notamment les collectivités locales, d'engager des mesures concrètes, en commençant par un état des lieux précis, c'est-à-dire avoir toutes les statistiques sur ce phénomène (la nature de l'activité, le nombre de ceux qui activent dans ce domaine, mais aussi les lieux d'exercice…). Ensuite, explique le ministre, il est question de la mise en place d'un programme et d'un calendrier d'insertion dans le circuit formel. Boulangers : une réunion ce mercredi Suite à la menace de débrayage des boulangers, le ministre du commerce a indiqué que toutes «leurs revendications sont prises en charge». «D'ailleurs, je les ai conviés à une réunion pour mercredi prochain pour préparer ensemble les mesures qui s'imposent pour régler un certain nombre de problèmes auxquels ils font face. Je reconnais que le programme de rencontre et de discussion que nous avons prévu avec eux a été décalé suite aux problèmes que nous avons connus aux mois de janvier et février», a-t-il dit.