Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a annoncé avant-hier, lors d'une réunion avec ses homologues, à Luxembourg , que la France renverrait en Italie les migrants tunisiens qui ne seraient pas en règle. Préparés à ses mesures de l'Etat, de nombreux clandestins tunisiens en illégalité en France se cachent, le plus souvent dans leur famille. Les clandestins tunisiens "vivent dans la peur"Mohamed, un Franco-Tunisien proche de plusieurs clandestins tunisiens, témoigne du climat anxiogène dans lequel sont plongés les migrants. Ce sont, a-t-il confié à Europe 1, "des gens qui vivent avec la peur, jour et nuit". "Ils s'étaient fait à l'idée qu'ils allaient vivre en clandestins. Etant dans le flou, ils sont très très prudents", décrit-il. "C'est le cloisonnement total, jusqu'à qu'on en sache plus", déplore aussi Mohamed. Preuve de la fermeté de l'Etat, les contrôles inopinés se sont multipliés ces derniers jours. Ainsi, il y a quelques jours, Mohamed a assisté à une scène relativement singulière près de Paris. Des policiers en uniforme se sont invités en pleine réunion d'une association tunisienne, officiellement pour un "simple contrôle de routine". Une visite en forme d'avertissement, d'après lui. En Italie, le gouvernement envisage d'accorder des permis de séjour d'une durée de six mois aux clandestins débarqués depuis le mois de janvier. Certains migrants envisagent par conséquent de repasser la frontière pour y trouver refuge de provisoirement. Car plusieurs d'autres eux ont l'espoir de revenir en France.