Les relations entre le Nord et le Sud pour ce qui concerne l'ensemble euro-méditerranéen, se font comme si le Nord avait tout à donner et le Sud disponible uniquement pour recevoir, ou quémander, encore que même pour recevoir, il lui est imposé des conditions, tel que le recommandait la Commission européenne qui avait proposé que l'aide financière au Sud soit liée de façon plus explicite aux progrès réalisés dans la mise en œuvre des accords d'association Or, les pays du Sud s'attendent à un partenariat équilibré qui les aide à lancer la machine économique et l'amélioration des conditions sociales des populations. L'Europe s'est plutôt tournée vers l'Est que vers le Sud, malgré l'aspiration ou les déclarations à œuvrer en partenariat stratégique avec les pays du Sud. Or, ce qui devait être entrepris dans le cadre du dialogue euroméditerranéen n'est pas encore entré dans la phase d'une mise en œuvre conforme à la déclaration de Barcelone, alors que tout semble abandonné, différé ou effacé pour entrer dans la construction d'une nouvelle entité méditerranéenne, concept qui n'a pas dû avoir été discuté dans le cadre officiel. Finalement, il serait tentant de se demander si réellement le Nord tient à ce qu'il déclare rechercher pour le Sud, à savoir la prospérité partagée. Pour le moment, c'est la prospérité protégée pour la rive Nord qui rend plus difficile l'accès à son rivage, voyant en la libre circulation l'envahissement de l'Europe par les populations du Sud. Les Européens, n'acceptent ni une immigration qui a ses causes dans l'histoire coloniale avec des implications négatives sur le développement local, ni une réelle aide économique pour aider les pays du Sud à fixer sur place leurs populations. Les pays du Nord veulent donner un caractère de libre-échange, et non de coopération économique avec le transfert de technologie.