Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, s'est inquiété, lors d'une conférence de presse, hier à Washington, de l'augmentation des prix des produits alimentaires, parvenus, selon lui, à la zone dangereuse : les prix sont hauts et les stocks de matières premières sont bas. Il y a deux mois, la Banque mondiale annonçait que 44 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Hier, lors d'une conférence de presse à Washington, ouvrant les réunions de printemps entre le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, Robert Zoellick s'est alarmé de la hausse des prix alimentaires mondiaux. "Les prix alimentaires sont supérieurs de 36 % à ce qu'ils étaient il y a un an et restent proches de leur pic de 2008 " a expliqué le président de la Banque mondiale. D'après Robert Zoellick, une augmentation supplémentaire de 10% des prix alimentaires entraînerait 10 millions de personnes en plus sous le seuil de l'extrême pauvreté. Le président de la Banque mondiale a donc appelé le groupe du G20, présidé actuellement par la France, à prendre des mesures pour contrôler les prix de l'alimentaire. Il souhaite également que les pays pratiquant un embargo sur leurs exportations de produits alimentaires, approvisionnent malgré tout les organisations humanitaires, comme le programme alimentaire mondial. Pour sa part, le président de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), Jacques Creyssel, a indiqué qu'une hausse de 2% allait être appliquée à certains produits alimentaires. D'autres vont connaître une vraie flambée comme le café ou la farine. Les prix en rayon ont déjà commencé à changer depuis le 1er mars dernier, date de fin des négociations commerciales annuelles. "L'augmentation des prix sera progressive et modérée, aux environs de 2% " a indiqué hier Jacques Creyssel, président de la FCD en réaction à la situation actuelle du marché mondial des produits agricoles de base. Les produits de consommation de base comme les pâtes, l'huile et le beurre sont les plus touchés par cette hausse. à cause de la flambée du prix des matières premières, deux produits vont considérablement augmenter : la farine va connaître une inflation de 15 à 20% et le café va augmenter de 10 à 20%. Selon ce dernier, seuls quelques produits resteront stables en 2011 : le riz, l'eau minérale et les plats cuisinés. En France, les inquiétudes s'accentuent de plus en plus et d'une façon accentuée. Une récente étude qui a été publiée en fin de semaine souligne que le nombre de familles monoparentales françaises ne cesse d'augmenter. Fragilisées au moment de la séparation, leur niveau de vie est souvent en dessous du seuil de pauvreté. Même si qu'elle ne se penche pas exclusivement sur la tension qui marque actuellement le marché des produits agricoles mais, la publication en question, met en exergue les effets lourds de conséquences de la pauvreté dans la conjoncture actuelle qui fragilise davantage les familles au revenu modeste de plus en plus nombreuses. Pour ces familles aux ressources limitées, la situation se complique davantage et leur pouvoir d'achat s'affaiblit graduellement dans le sillage de crise que traverse actuellement le marché mondial de produits de base.