Fort du soutien affiché, mardi dernier, par la France, l'Italien Mario Draghi est désormais quasiment assuré de succéder à Jean-Claude Trichet à la présidence de la Banque centrale européenne en novembre prochain. LE GOUVERNEUR de la Banque d'Italie est considéré comme grand favori depuis le retrait de l'Allemand Axel Weber, d'autant que Berlin n'a pour l'heure pas proposé de candidat. Le futur président de la BCE sera choisi par les dirigeants européens réunis au sommet en juin prochain, selon le porte-parole du gouvernement allemand."La France sera très heureuse de soutenir un Italien à la présidence de la Banque centrale européenne", a annoncé Nicolas Sarkozy mardi à Rome. Citant "Mario Draghi que je connais bien", le président français a ajouté que "ce sera un très beau signal à tous les Italiens qui pourraient douter de leur place et de leur rôle dans l'Europe qu'un Italien exerce une responsabilité de ce type". Le mandat de Jean- Claude Trichet, qui aura passé huit ans à Francfort, s'achève le 31 octobre prochain. "L'affaire est presque bouclée" en faveur de Mario Draghi, a dit Marco Valli, analyste à la banque Unicredit. "Je pense que c'est juste une question de temps avant que (la chancelière allemande Angela Merkel) lui apporte formellement son soutien." Un haut responsable allemand a récemment laissé entendre sous le sceau de l'anonymat que Berlin pourrait ne pas présenter de candidat et s'était montré positif à l'égard de Mario Draghi.Mario Draghi, 63 ans, dirige, outre la Banque d'Italie, le Conseil de stabilité financière chargé de la régulation des banques au niveau mondial. Directeur du Trésor italien pendant 10 ans, il a été vice-président de Goldman Sachs de 2002 à 2005 et a assuré qu'il n'était pour rien dans le complexe montage créé par la banque d'affaires pour le gouvernement grec, qui a pu aider ce dernier à dissimuler la taille de la dette publique du pays. Le futur président prendra les rênes de la BCE pour huit ans à un moment tendu pour la banque centrale, qui vient de relever ses taux pour la première depuis près de trois ans pour répondre à l'accélération de l'inflation dansla zone euro.