Invité hier à l'université d'été du PT qui se tient à l'université de Boumerdès, le patron de la centrale syndicale a surfé sur les questions sur lesquelles il était attendu. En effet, Sidi Saïd a préféré parler de l'activité des partis politiques et des ONG au lieu de l'érosion du pouvoir d'achat des travailleurs et de la lutte syndicale à proprement parler. Abdelmadjid Sidi Saïd a recommandé, à partir de Boumerdès, « une coordination entre les partis politiques afin de faire face aux problèmes socioéconomiques que vivent les Algériens » qui subissent une flambée inexpliquée des prix des produits de large consommation. Le secrétaire général de l'UGTA tentera dans son intervention de convaincre que son organisation « n'est pas affiliée au pouvoir comme certains le prétendent », justifiant son soutien au gouvernement en disant que c'est « la conjoncture qui a dicté cette position ». Pour lui, la centrale syndicale « a réalisé sur le terrain de la lutte des résultats probants et satisfaisants en dépit des difficultés », car « depuis deux décennies, 90% des revendications de l'UGTA ont été satisfaites ». Sidi Saïd a fustigé « certaines organisations non gouvernementales qui se mêlent de l'action des syndicats en Afrique », qualifiant cela d'« ingérence qui constitue un danger réel pour les travailleurs de cette partie du monde ». Sidi Saïd ne s'est pas empêché d'allonger le chapitre politique de son intervention par un passage relatif à la réconciliation nationale qu'il a qualifiée de « politique positive qui a contribué à donner une image plus saine de l'Algérie à l'échelle internationale ». Lui succédant, Louisa Hanoune a dit soutenir l'UGTA, notamment lorsque ce syndicat menace de recourir à une grève générale pour faire face à la compression d'effectifs envisagée dans certaines entreprises publiques. Une compression qui pourrait toucher quelque 2400 travailleurs de la compagnie Air Algérie. Louisa Hanoune a signifié que l'action des partis politiques peut compléter celle des syndicats, en ce sens que les uns agissent sur le plan de la législation et les autres représentent les travailleurs auprès des employeurs et des pouvoirs publics. La SG du PT a plaidé pour une « solution définitive au problème des employés sous contrat à durée déterminée ». « Une catégorie de travailleurs qui n'ont même pas le droit d'adhésion à un syndicat », déplore-t-elle.