Les gouvernements et autorités européens ont été appelés à exercer des pressions sur le Maroc, et à prendre des sanctions si nécessaire, pour qu'il applique le droit international et respecte les droits de l'Homme au Sahara occidental. La plate-forme pour la solidarité au Sahara occidental considère, dans un communiqué transmis jeudi dernier, que le gouvernement français s'est fait une nouvelle fois le porte-parole des autorités marocaines en refusant l'extension du mandat de la Minurso et en soutenant ouvertement le projet marocain d'autonomie. Le Maroc empêche, par ce fait, la résolution pacifique d'un conflit de 35 ans sur la décolonisation du Sahara occidental. La plate-forme a relevé, également, que malgré l'aggravation de la répression contre la population sahraouie, pendant et depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik, en novembre dernier, le Conseil de sécurité de l'Onu a refusé, sous la pression de la France, d'inclure la surveillance des droits de l'Homme dans les compétences de la Minurso qui reste la seule mission de paix des Nations unies. La plate-forme, qui est solidaire avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, est déterminée à poursuivre son action contre les violations des droits de l'homme au Sahara occidental, pour un mécanisme onusien de surveillance des droits de l'homme, ainsi que la mise en œuvre rapide du référendum d'autodétermination qui permettrait, en définitive, au peuple sahraoui de décider librement de son avenir. La résolution de 1979 adoptée en avril dernier par le Conseil de sécurité, joint sur le même plan le colonisateur et le colonisé et ne propose aucune mesure pour amener le Maroc à cesser ses manœuvres d'obstruction et à respecter le droit international. La mobilisation de nombreux gouvernements, associations des droits de l'Homme et personnalités, a contraint le Conseil de sécurité de l'ONU à reconnaître l'importance "d'améliorer la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, rappelle cependant la plate-forme de solidarité, et qualifie ce geste comme étant un premier pas, même s'il reste insuffisant, d'autant plus qu'il confie aux autorités marocaines la responsabilité de surveiller les droits de l'Homme au Sahara occidental. RAPPORT ANNUEL D'AMNESTY INTERNATIONAL Amnesty International a dressé de son côté un rapport accablant concernant l'état des droits de l'homme au Maroc et au Sahara Occidental, où des centaines de personnes se sont immolées par le feu pour protester contre la pauvreté et le chômage espérant que leurs actes servent à changer le cours des choses et améliorer la situation dans ce pays, et que d'autres milliers de personnes ont organisé des protestations collectives pour demander des réformes constitutionnelles, une réelle démocratie. Le rapport relève que ces marches qui se voulaient pacifiques ont été sauvagement réprimées par le gouvernement, notamment à Larach Hoceima et à Sefrou. Amnesty International a fait état dans son rapport de 120 arrestations arbitraires lors de la marche du 13 mars à Casablanca qui a compté un grand nombre de blessés. Les forces de sécurité ont brutalement châtié ces manifestants pacifiques, et que ces agissements sont à l'opposé des promesses de justice et de droit qu'avait annoncées le roi quelques jours auparavant. D'autre part, Amnesty condamne l'opposition permanente exprimée par le gouvernement marocain pour l'introduction d'un volet de surveillance des droits de l'Homme dans la mission de l'ONU pour le referendum au Sahara occidental où les populations sahraouies, qui luttent pour leur autodétermination, continuent de subir quotidiennement des violations flagrantes de leurs droits, souligne encore le rapport.