Pourtant Zerrouki insiste: «S'il y a fraude, ce ne sera pas l'administration». «Les procès-verbaux ne seront pas remis dans les centres de vote». C'est le titre d'un article publié samedi par le quotidien arabophone El-Bilad qui a été à l'origine d'une panique dans les staffs de campagne d'un certain nombre de partis politiques Et comme peu parmi eux ont lu l'article en question, certains sont allés jusqu'à attribuer le texte au ministre de l'Intérieur qui aurait fait une déclaration au journal sus-cité. Joint par téléphone, le directeur de la publication a indiqué qu'il s'agit d'«une simple lecture de la circulaire 07-21 du 8 avril 2007», relative aux élections législatives du 17 mai prochain. Les personnes concernées ont compris que les PV de dépouillement ne seront pas remis aux représentants des partis en lice ou des candidats indépendants. Certains sont allés jusqu'à introduire des recours auprès des commissions de Bouchaïr. Le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Saïd Zerrouki, a déclaré samedi que «les modalités de remise des PV de dépouillement se feront au sein même du bureau de vote; il n'est nullement question de changement de procédure». Concernant le dépouillement, il a précisé que «tout le monde peut y assister, y compris les représentants des candidats», ajoutant qu'à la fin du dépouillement au niveau de chaque bureau de vote, «le résultat sera affiché directement et le PV établi en deux exemplaires. Le PV sera signé par les membres du bureau de vote et une copie du PV du dépouillement sera remise, à l'intérieur de ce bureau, à l'ensemble des représentants des candidats inscrits dans cette commune. Ces PV seront transmis d'abord à la commission électorale communale qui établira un autre PV des résultats de tous ses bureaux et sera remis à l'ensemble des représentants des listes qui composent cette commission. Ils sont ensuite transmis à la commission de wilaya présidée par un magistrat qui établira un PV de centralisation des résultats, dont une copie sera remise également à chaque représentant de candidats. Ces PV seront ensuite transmis au Conseil constitutionnel qui proclamera les résultats dans les 72 heures qui suivent la réception des PV de wilaya». «La rigueur avec laquelle est appliquée la loi concernant les opérations électorales fait que la fraude ne pourra pas être le fait de l'administration», a-t-il ajouté tout en soulignant qu'«on n'a laissé aucun palier et espace vide de manière à permettre à qui que ce soit de frauder». Comme il a précisé que, le jour du scrutin, les représentants des listes de candidats assistent du début à la fin, aux opérations de vote. «Il y a un représentant dans chaque centre de vote et 5 au niveau des bureaux de vote qui sont choisis par tirage au sort ou consensus, si une commune comporte plus de 5 listes». Il a expliqué qu'ils «peuvent consigner les observations s'ils voient un manquement ou un non-respect des opérations de vote». Tout candidat a le droit de contester les opérations «en introduisant un recours au niveau des commissions et également au niveau du Conseil constitutionnel», conclut-il. Les PV ne seront pas remis aux centres de vote mais aux bureaux de vote. C'est tranché. Mais les rumeurs semblent avoir pris le dessus puisque des candidats en lice ont appelé au journal pour dénoncer cette «tentative de fraude annoncée». Et chacun est parti dans des extrapolations pour exprimer ses craintes, somme toute légitimes. Pourtant, Zerrouki insiste: «S'il y a fraude, ce ne sera pas l'administration». Alors qui d'autre? C'est la question.