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On ne parle plus du pacte social
Publié dans Le Maghreb le 29 - 05 - 2011


On parle, ces temps-ci à juste titre, un peu trop peut-être de ce que n'existe pas un pacte social, alors que l'organisation sociale, la seule privilégiée par le pouvoir, avait déjà annoncé depuis longtemps qu'un pacte social avait été conclu avec les pouvoirs publics. Mais, du fait que les autres syndicats dits autonomes n'avaient pas été conviés aux discussions, il est évident, en conséquence, qu'une large proportion de travailleurs estime qu'elle n'est pas concernée par le pacte social auquel ses représentants n'ont pas été parties prenantes. Bien entendu, la reconduction des mêmes pratiques de rencontre au sein de la tripartite ne peut que reconduire les mêmes contradictions. Mais, serait-ce de la faute des travailleurs que les augmentations salariales se fassent uniquement par les dépenses publiques ? Pourquoi n'y avait-il pas eu de " tollé " quand les salaires des parlementaires avaient été multipliés par trois ? N'est-ce pas que le Premier ministre avait dit avoir décidé de n'augmenter les salaires que sur la base de la croissance de la productivité hors hydrocarbures? Lorsque des remarques fusent du côté des économistes pour expliquer que les augmentations salariales sur dépenses publiques vont être responsables de l'augmentation de l'inflation, le regard n'avait été porté que sur les travailleurs et avait été dévié pour ignorer les augmentations de la classe politique. Des questions peuvent se poser. D'abord, il y a celle de savoir si le social est compatible avec une logique perpétuelle d'apprentissage de la concurrence. Il y a celle également de savoir si le social est compatible avec une logique de survie. L'autre question est de savoir si réellement les entreprises intègrent une préoccupation sociale comme nécessité pour un pacte social, ou alors considèrent-elles le social comme une charge qui va rendre impossible leurs possibilités de redressement ou leur compétitivité. Quand le pouvoir parlait de compétitivité, de mise à niveau, les travailleurs parlaient plutôt de social. Le pouvoir s'accrochait alors au préalable de la croissance hors hydrocarbures pour pouvoir lâcher du lest sur le plan de la prise en charge des préoccupations des travailleurs fixés sur les augmentations salariales. Qui doit pouvoir faire du social ? C'est celui qui crée de la richesse pour la redistribuer, c'est-à-dire l'entreprise. Nos entreprises n'apparaissent pas être dans une logique d'investissement, puisqu'on ne finit pas de parler de mise à niveau et de mise à l'abri de la concurrence internationale, dans un contexte où n'existe même pas une concurrence à l'intérieur du pays. Quand seront elle prêtes pour la compétition internationale et le seront-elles bien un jour ? Peut-être que la partie algérienne qui sera partenaire de l'investisseur étranger en Algérie même sera tirée vers le haut en matière de savoir-faire et de conquête de marchés extérieurs si l'accord de participation au capital est bien négocié et que les marchés extérieurs en soient concernés. Ces questions se posent devant le constat que les salaires apparaissent presque figés, alors que les prix sont à la dérive. Nous sommes dans un contexte où montent en puissance les mobilisations opérées par les différents syndicats autonomes non reconnus par les pouvoirs publics alors que le pacte social devrait s'élaborer par tous les acteurs qui possèdent de l'influence dans le monde du travail.

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