Pratiquement, toutes les mesures et actions menées par le gouvernement ont produit des résultats mitigés sur le terrain, selon Reda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), qui participe pour la première fois à la Tripartite. Ceci traduit une simple croissance de 4 à 5 % seulement, dit-il, alors qu'elle aurait pu atteindre la barre des deux chiffres. C'est pourquoi aussi les exportations hors hydrocarbures n'ont jamais atteint les 2 millions de dollars que les pouvoirs publics ont toujours annoncé. " Nous devons alors revoir notre copie " propose le président du FCE pour qui le développement du marché informel constitue une plaie ouverte de l'économie nationale et qui porte atteinte au développement des entreprises, même s'il comprend, dit-il, qu'il s'agit d'un enjeu social important en termes de revenus pour les familles concernées. Mais cette situation empêche la mise en œuvre de la politique de création d'emploi et de richesses, au sein des entreprises algériennes. Pour Reda Hamiani, l'Algérie n'était tarifaire préparée à l'ouverture de son économie aux marchés extérieurs et surtout aux zones de libre-échange et de démantèlement tarifaire. " Nos entreprises ont besoin d'appuis et d'accompagnement et de mises à niveau, avant l'adhésion de l'économie nationale aux zones de libre-échange avec notamment l'Union européenne et le monde arabe ", a-t-il ajouté. Il estime que " les dégâts importants sont faits " à l'entreprise algérienne qui n'est pas préparée à cette ouverture aux zones de libre- échange. A propos de la croissance économique, le président du FCE a souligné qu'elle est essentiellement l'essence de dépenses publiques et que le secteur des PME n'en a pas contribué. C'est ainsi qu'il insiste aussi sur les enjeux de l'investissement productif en tant que " clé " déterminante dans la relance de l'économie nationale sur des bases réellement économiques. Mais les dernières mesures prises par le gouvernement semblent préoccuper le FCE, dont le président a exprimé sa satisfaction. " Mais nous estimons que le maintien du crédit documentaire n'est efficace qu'en tant que seul mode de paiement à l'international. Il n'a pas permis la régulation du marché et surtout la limitation des importations qui ont connu une envolée ", a-t-il ajouté. Il a avancé dans ce sens quatre propositions. " Nous sommes vos alliés objectifs à condition que nous soyons consultés, " lance-t-il à l'adresse du Premier ministre. Le FCE milite toujours, dit-il, pour un cadre réglementaire et juridique stable et transparent. M Hamiani ne comprend pas comment le gouvernement déstabiliserait les investissements et le climat des affaires par le biais de l'adoption excessive de lois de financescomplémentaires au cours de l'année. "C'est ce que nous avancent comme reproche pour ne pas investir, les hommes d'affaires étrangers qui ne comprennent que les lois de finances complémentaires remettent en cause les codes de douanes ou d'investissements", a-t-il indiqué. Revenant sur les dernières mesures du Conseil des ministre, il les qualifie de salutaires pour la promotion des investissements en Algérie et de la production nationale. " Les dernières mesures prises par le gouvernement sont révolutionnaires ", a-t-il ajouté à la fin de son allocution.