L'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) sur le report du calendrier du démantèlement tarifaire, en vigueur depuis 2005, et qui prévoit un autre graduel dans la perspective d'aboutir en 2017 à une zone de libre-échange, connaît son quatrième round à Alger. D'emblée, il faudrait bien préciser que vers la fin de l'année dernière, l'Algérie avait demandé une révision du calendrier du démantèlement des dispositions tarifaires et douanières de l'accord d'association. Ensuite, il faut aussi remarquer que cette demande porte essentiellement sur le report à 2020 du démantèlement des tarifs douaniers au lieu de 2017, prévu initialement dans l'accord d'association. Une clause de l'accord, dite de ''rendez-vous'', prévoit la possibilité de revoir le calendrier de la levée des barrières douanières si l'industrie d'un des deux partenaires est impactée par des échanges commerciaux déséquilibrés. C'est ainsi que l'Algérie a demandé, fin 2010, la révision de ce calendrier qu'elle a "très mal négocié" en procédant à une réduction unilatérale de 30% des tarifs douaniers, avant même la conclusion de l'accord, selon plusieurs responsables et experts algériens. On se rappelle que Mme Laura Baeza, chef de la délégation européenne en Algérie, avait déclaré, en marge de la célébration de la Journée de l'Europe, que l'Algérie a soumis à l'UE une liste de produits, dont elle désire reporter la levée des barrières douanières. Une demande qui "apparaît logique" à l'Union européenne, qui a donné son accord pour aider les industries naissantes de l'Algérie", mais encore faut-il pour l'Algérie "prouver que le démantèlement tel qu'appliqué jusqu'ici représente un danger pour son industrie", a poursuivi la responsable européenne. Mais, au sujet des négociations qui se poursuivent à Alger, il y a lieu de noter que les discussions achoppent toujours sur le volet agricole. Cette ultime rencontre entre experts des deux parties doit rapprocher les points de vues pour préparer la tenue du Conseil d'association prévu le 21 juin prochain dans la capitale européenne, a-t-on appris auprès du ministère du Commerce. Le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a confirmé, lundi dernier, la tenue de ces discussions, indiquant qu'une délégation de négociateurs de l'UE mène actuellement à Alger ces pourparlers, qui buttent cependant sur certains contingents agricoles. ''Nous avons réglé les problèmes liés aux listes des produits industriels, mais nous avons encore des petits problèmes avec les contingents des produits agricoles'', a-t-il déclaré à la presse en marge d'un forum économique algéro-français. M. Benbada avait déjà précisé à la mi-mai que l'Algérie voulait revoir certains produits à l'importation comme le sucre, les fromages, ou l'orge qui sont actuellement exonérés des droits de douanes. D'autre part, l'Algérie veut renégocier les critères de certaines normes européennes imposées pour les produits agricoles algériens qui sont inaccessibles pour les exportateurs algériens. Ainsi, on relève que les propositions algériennes portent aussi sur la révision de plusieurs autres contingents de produits agricoles (fruits notamment) et de produits de la pêche, accordés hors saison pour faciliter leur placement sur le marché européen. Enfin, est-il utile de remarquer que le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, M. Chérif Zaaf, a bien illustré le déséquilibre dans les échanges commerciaux entre Alger et Bruxelles, en affirmant que ''pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie en importe pour 20 dollars".