La contestation syrienne est déterminée à poursuivre son mouvement contre le président Bachar al-Assad qui est au pouvoir depuis 11 ans, et ce jusqu'à satisfaction de ses revendications. Les opposants, qui réclament une feuille de route pour une transition démocratique et pacifique, ont poursuivi, avant-hier, leur réunion de soutien à la contestation. Selon les organisateurs de cette rencontre, les dissidents syriens travaillent actuellement sur un projet de déclaration finale qui détaille les modalités de ce soutien. L'opposition a cependant appelé, avant-hier à une nouvelle journée de contestation contre le gouvernement syrien, et ce après avoir refusé l'amnistie générale annoncée mardi dernier par le président al-Assad. Entre temps, les rassemblements anti-gouvernementaux se sont poursuivis à travers le pays notamment, à Deir-Ezzor (centre-est), Qamechli (nord est), Idleb (nord ouest), Jisr el-Chougour (nord ouest), Lattaquié (nord ouest) et dans les deux localités de Douma et Harasta. Ce mouvement qui s'est déclenché à la mi-mars à Deraa au sud, s'amplifie de jour en jour malgré l'annonce par ce dernier d'une série de mesures visant à calmer la tension dans le pays, mais qui ont été cependant jugées par les contestataires comme étant insuffisantes. Outre l'amnistie générale qui concerne les membres des Frères musulmans et les détenus politiques, le chef de l'état syrien, a annoncé, mercredi dernier le lancement d'un "dialogue national" avec tous les courants politiques, selon la télévision syrienne. M. al-Assad a aussi demandé aux organisateurs de formuler les principes généraux du dialogue pour créer un climat adéquat qui pourra être exprimé et présenté par les différents courants à leurs propositions. Des centaines de prisonniers politiques ont été relâchés par les autorités syriennes, mercredi dernier, en guise de geste d'apaisement. Damas a, en outre, annoncé, la formation de commissions chargées d'élaborer des lois électorales sur les partis politiques et sur la presse. Les troubles sanglants qui ont déjà tué plus de 120 soldats et policiers en Syrie, selon Damas, sont imputés par les autorités à "des groupes armés soutenus de l'extérieur". Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dénoncé avant-hier des "tentatives" au sein de la communauté internationale d'encourager un changement de régime en Syrie. A l'issue d'entretiens avec son homologue bulgare, Nikolaï Mladenov, M. Lavrov a déclaré à la presse que "La communauté internationale doit considérer la situation dans son ensemble et ne pas permettre d'attiser la situation dans le but d'obtenir un changement de régime". Soulignant également que "les appels à la retenue doivent être lancés non seulement au pouvoir syrien, mais aussi à l'opposition, au sein de laquelle il y a beaucoup de groupes armés qui agissent avec une assez grande violence". Après avoir mis en garde que "les tentatives de déstabiliser la Syrie auront des conséquences catastrophiques", M. Lavrov a insisté à ce que les réformes annoncées par le président al-Assad soient mises en œuvre sans tarder.