La tension monte à nouveau pour les compagnies aériennes, car l'Association internationale du transport aérien (IATA) a réduit de plus de moitié ses prévisions de bénéfices cumulés pour 2011, de 8,6 à 4 milliards de dollars. Comme l'a expliqué Giovanni Bisignani, directeur général de l'IATA, " les progrès en matière de rendement effectués au cours de la dernière décennie, couplés à l'amélioration de la situation économique mondiale, compensent le prix élevé du carburant ". Mais voilà, " avec une marge désastreuse de 0,7%, la capacité d'absorption de nouveaux chocs est faible ".Or de nouveaux chocs, il y en a : le séisme au Japon mais surtout les troubles géopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Cette source d'instabilité dans des régions pétrolières stratégiques fait grimper le prix du baril attendu sur une moyenne de 110 dollars cette année, soit une hausse de 15% par rapport à l'an passé. Vient s'ajouter le risque de conflit commercial dans le cas où l'Union européenne persisterait à vouloir imposer aux compagnies aériennes de prendre part à son programme de permis d'émissions de CO2. L'Europe souhaiterait leur imposer l'achat des droits d'émission pour des vols au départ ou à destination de l'Europe. Ce qui, selon Peter Hartmann, président du directoire de KLM, rendrait les tarifs aériens trop coûteux.