La récente visite du ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, aux Etats-Unis, a été fructueuse à plus d'un titre. Outre l'annonce d'un accord dans le domaine du nucléaire, d'autres secteurs relevant du ministère de l'Energie semblent s'intéresser au partenariat avec les Américains. C'est le cas de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue) qui s'intéresse à l'expérience américaine en matière de services eco-énergétiques, d'efficacité et de maîtrise énergétique et de promotion et de valorisation des énergies nouvelles et renouvelables. Selon son directeur général, M. Mohamed Salah Bouzeriba, qui a participé la semaine dernière à Washington, au séminaire algéro-américain sur les énergies "2007 US- Algeria Energy Forum", l'Algérie attend beaucoup du partenariat américain. "Nous pourrions échanger nos expériences dans le domaine, comme la gestion des banques de données dédiées à l'efficacité énergétique", a-t-il indiqué à l'APS. Le premier responsable de l'Aprue a, lors de ce séminaire, présenté aux Américains les grandes lignes de la stratégie nationale dans le domaine de la maîtrise de l'énergie et les projets sur l'efficacité énergétique engagés dans le cadre du Programme national de maîtrise de l'énergie (PNME). Il a souligné à cet égard que "nous sommes actuellement en train de mettre en place un Observatoire de l'efficacité énergétique à l'APRUE qui englobera l'ensemble des secteurs d'activités, notamment le transport, l'industrie, le résidentiel ainsi que les données référentielles et technologiques", un projet qui pourrait impliquer, d'une manière ou d'une autre, des entreprises, laboratoires ou organismes américains qui possèdent une grande expérience et une expertise avérée dans les domaines de l'efficacité énergétique. Actuellement, plusieurs projets arrivés à maturation sont en cours de réalisation dont un million de lampes basse consommation, le projet de 8 000 kits GPL et celui de la diffusion des chauffe-eau solaires. Le PNME constitue, selon M. Mohamed Salah Bouzeriba, l'aboutissement d'un long processus de concertation avec l'ensemble des acteurs de la maîtrise de l'énergie. Il donne la priorité aux secteurs de l'industrie, du transport, du bâtiment et de l'agriculture. Les énergies renouvelables tiennent également une place privilégiée dans le cadre du PNME, puisqu'il y est prévu un projet de développement du chauffe-eau solaire tant au niveau de l'habitat que du tertiaire, ainsi qu'un projet de développement de l'utilisation de ces énergies dans le pompage et l'irrigation dans le secteur agricole. "La mise en œuvre de ces actions permettra de réaliser des économies d'énergie de l'ordre de 257 199 TEP qui peuvent être valorisées à l'exportation et générer pour la collectivité près de 6 690 millions de dinars, ce qui n'est pas négligeable quand on sait que le développement de l'Algérie dépend à 95% des recettes d'exportation des hydrocarbures", a-t-il déclaré, précisant qu'outre les économies d'énergie attendues, la mise en œuvre de ce programme permettra de générer des investissements de l'ordre de 3 100 millions de dinars, un chiffre appréciable par rapport à l'aide fournie par le Fonds national de maîtrise de l'énergie (FNME) qui se monte à 2 241 millions de dinars. Par ailleurs, la mise en œuvre du PNME permettra d'éviter l'émission de 469 096 tonnes de CO2 dans l'atmosphère, ce qui représente un argumentaire de poids pour obtenir le soutien des bailleurs de fonds internationaux dans la mise en œuvre de ces actions, voire les monnayer dans la bourse des crédits carbone.