Un projet de création d'un immense marché commun africain de près de 600 millions d'habitants couvrant toute la moitié orientale du continent devrait voir le jour à l'issue de la réunion à Johannesburg des dirigeants de vingt-six pays d'Afrique de l'Est et du Sud. Il s'agit de former une très vaste zone de libre échange englobant le Marché commun des Etats d'Afrique australe et de l'Est (Comesa), la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), trois ensembles qui se chevauchent en partie et dont le produit intérieur brut atteint 875 milliards de dollars (597 milliards d'euros). Le projet avait été approuvé lors d'une première conférence en octobre 2008, à Kampala. "Nous pensons que c'est une évolution extrêmement importante pour l'Afrique", a souligné le ministre sud-africain du Commerce extérieur, Rob Davies. "Le continent africain est désormais considéré comme une source d'opportunités, il est l'une des principales zones de croissance : six des dix économies les plus dynamiques au monde se trouvent en Afrique." Mais sa mise sur pied se heurte à des obstacles très importants : les barrières douanières, l'insuffisance des infrastructures, la faiblesse des chaînes d'approvisionnement... Selon la Banque mondiale, le commerce entre les pays d'Afrique australe représente à peine 10% du total des échanges de la région, contre 60% en Europe et 40% en Amérique du Nord. Les exportations de la SADC sont passées de 20% à plus de 30% du PIB de la région pendant la décennie 2010, mais le commerce régional n'a représenté que 3% de cette augmentation. Les dirigeants doivent signer dimanche une "feuille de route" censée les diriger vers la fusion de leurs petits marchés domestiques.