Les infections nosocomiales, contractées en milieu hospitalier “et dites manu portées parce que transmises principalement par des mains sales”, ont été au centre des débats au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Tizi Ouzou, à l'occasion de la tenue, mercredi dernier, des 4emes journées du Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN). Le Dr Mansouri, DG du CHU, a évoqué les actions entreprises durant ces quatre dernières années pour l'amélioration de l'hygiène en milieu hospitalier afin de réduire le nombre et les conséquences, en termes de morbidité occasionnée et des coûts de prise en charge des malades du fait du prolongement de leur séjour à l'hôpital pour cause d'infection. Il a cité, dans ce cadre, la mise en place d'un système de veille et d'alerte, incarné par le CLIN, ainsi que la rénovation des services et des blocs opératoires, le contrôle de la qualité des soins, de l'alimentation des malades et de la lingerie et le renouvellement des plateaux techniques. Le Pr Belhocine, président du conseil scientifique du CHU, considère, pour sa part, que les infections nosocomiales sont devenues, de par le monde, "un véritable cheval de Troie", qui apportent "un ensemble de critères pour l'évaluation de la qualité des soins". Il a, lui aussi, qualifié de "graves et contre l'éthique médicale", certaines pratiques de cliniques privées d'hémodialyse, telles que rapportées dans la salle par le président national du CLIN. Celles-ci ne se sentant pas dans l'obligation d'admettre en leur sein des malades contaminés ou non vaccinés. Il a attiré l'attention sur le fait que cette situation, contraire à l'esprit d'harmonisation du système sanitaire, "alourdit les charges des hôpitaux publics ne pouvant se permettre une telle entorse à l'éthique". Pour lutter contre les infections nosocomiales, le Pr Benhabiles du service d'épidémiologie et de médecine préventive du CHU Mustapha d'Alger, a prôné, dans sa communication intitulée "utilisation des solutions hydro-alcooliques au bloc opératoire", un lavage des mains avec un savon antiseptique afin d'éliminer les souillures, suivi d'une friction avec une solution hydro-alcoolisée pour tuer la flore transitoire (les germes), en veillant, à chaque lavage, à renouveler les gants, a-t-elle souligné, précisant que la discipline hygiénique en milieu opératoire impose le non port des bijoux et l'interdiction de vernir les ongles. Les professionnels de la santé ont relevé que l'hygiène en milieu hospitalier se doit d'être "une affaire de tout le monde, de tous ceux qui œuvrent à faire de l'hôpital un lieu d'accueil, de soins et de prévention pour les malades et leur famille", insistant sur l'importance du respect des normes d'hygiène.