La compagnie Qatar Petroleum a remporté l'appel d'offres international pour la réalisation du grand projet de construction d'une raffinerie privée en Tunisie. L'opérateur Qatari en a été le favori parmi quatre compagnies étrangères qui ont manifesté leur intérêt pour la concession du projet de construction, pour un investissement de 1,3 milliard de dollars, soit la Petrofac (Grande Bretagne), l'Indian Oil Corporation (IOC) et une filiale indienne de la corporation IOC. L'opérateur a été déjà présélectionné avec la compagnie britannique Petrofac, mais les autorités tunisiennes ont choisi Qatar Petroleum pour la réalisation du projet. La future raffinerie d'une superficie de 100 hectares sera réalisée sous la formule BOO (Bild-Owne-Operate), pour une période de concession de 30 ans renouvelables. Elle sera située au terminal pétrolier de Skhira (211,27 miles au sud de Tunis) et aura une capacité de 120.000 barils par jour, selon l'accord signé par le ministre tunisien de l'Industrie, de l'Energie et des PME, Afif Chelbi, et son homologue qatarien Abdallah Ben Hamad Al-Attia. Ce projet réalisé sur fonds privés, et estimé à 2 milliards de dollars, devrait être opérationnel en 2011, selon l'accord. La production de la raffinerie sera destinée aux marchés extérieur et local et son promoteur aura la liberté de s'approvisionner en pétrole brut et autres matières premières, auprès des fournisseurs de son choix, en Tunisie ou dans les pays pétroliers voisins (Algérie, Libye). Par ailleurs, Qatar Petroleum envisage d'autres investissements pour la création d'un groupement pétrochimique autour de la raffinerie de Skhira pour renforcer son activité pétrochimique à l'échelle internationale. Le port de Skhira, capable de recevoir des pétroliers de 120 000 tonnes, est déjà doté d'infrastructures de stockage de produits raffinés et d'un oléoduc. Le projet a, également, prévu que l'investisseur bénéficiera d'une exonération des droits de douanes et de la TVA sur les équipements importés, d'une exonération de l'impôt sur les bénéfices provenant des exportations pendant les 10 premières années, ainsi que d'une garantie de transfert de revenus. C'est la deuxième raffinerie que comptera à terme la Tunisie après celle de Bizerte détenue par l'Etat. Datant de 1961, celle-ci n'assure que la moitié des besoins du marché local. Pays aux ressources pétrolières limitées par rapport à l'Algérie et la Libye, la Tunisie produit en moyenne 3,5 millions de tonnes par an. Elle importe annuellement plus d'un million de tonnes de Libye. Ce projet a été dicté par l'augmentation croissante des besoins énergétiques de la Tunisie qui connaît une croissance soutenue et dont l'industrie en pleine transformation est appelée à faire face à une rude concurrence engendrée par l'ouverture de son économie notamment sur l'Europe. C'est le premier pays de la rive sud de la Méditerranée à avoir signé en 1975 un accord d'association avec l'Union européenne qui prévoit l'établissement d'une zone de libre-échange en 2008.