Si les deux chefs d'Etat doivent passer en revue les questions palestinienne, libanaise et irakienne, la coopération économique est appelée à avoir une place de choix dans leurs entretiens. Après le Koweït, le président Bouteflika s'en est allé charmer les investisseurs qataris. En visite officielle de trois jours débutant hier au Qatar à l'invitation de l'émir Cheikh Hamed Ben Khalifa Al Thani, Abdelaziz Bouteflika ne lésine pas sur les adjectifs pour présenter sous leur meilleur jour les potentialités d'investissement en Algérie dans l'espoir que les Qataris manifestent l'intérêt de placer leur argent et sociétés dans le marché algérien. S'inscrivant dans le cadre du renforcement des relations bilatérales surtout dans le domaine économique, cette visite mise sur l'attraction des investissements du Qatar dans des secteurs comme l'énergie, les télécommunications, l'urbanisme, l'agriculture et les finances. Si les deux chefs d'Etat doivent passer en revue les questions palestinienne, libanaise et irakienne, la coopération économique est appelée à avoir une place de choix dans leurs entretiens. Le journal qatari Al Raya dans son édition d'hier prédit même que cette visite se soldera par « des résultats positifs en termes de mise en œuvre de projets communs dans les domaines de l'énergie, des télécommunications, de l'agriculture et de l'immobilier ». Le même journal souligne l'existence d'une « volonté du gouvernement algérien de saisir l'opportunité de cette visite pour drainer davantage d'investissements qataris en mettant en avant la position géopolitique de l'Algérie et son marché prometteur ». La place des deux pays comme exportateurs importants de pétrole et de gaz, fait souligner le même journal, « leur confère le devoir d'avoir plus de concertation et de coordination à la faveur de l'échange des visites ». Le Qatar a d'ailleurs été l'un des pays arabes à afficher un intérêt pour le secteur économique algérien, notamment dans le domaine de la finance et des télécommunications. Outre le rachat à hauteur de 15% du capital de la compagnie koweïtienne Wataniya télécommunications, l'investissement qatari a exprimé son intention de développer un projet commun de « cracking d'éthane » avec les unités d'extraction d'Arzew en partenariat avec la compagnie française Total. La compagnie pétrolière Qatar petrolium a par ailleurs sollicité l'utilisation du pétrole algérien pour le fonctionnement de la raffinerie de Skhira en Tunisie, alors qu'une autre société du même pays envisage de lancer une association avec la compagnie Naftal pour l'installation de stations service longeant l'autoroute Est-Ouest. Bouteflika avait d'ailleurs souligné dans les colonnes d'un quotidien qatari « le besoin pressant à dynamiser les accords signés dans le domaine de l'investissement et de partenariat et à relancer la commission mixte qui n'a tenu jusqu'à ce jour que deux sessions dont la dernière en date remonte à l'année 2002 à Alger ». L'appel est lancé, et la réponse se dessinera d'ici demain à la fin de cette visite présidentielle. A noter qu'après avoir été reçu par l'émir du Qatar, le président Bouteflika s'est entretenu avec le cheikh Qaradhaoui, président de l'Union internationale des Ulémas musulmans.