Le premier round des négociations entre la direction d'Air Algérie et le personnel navigant commercial (PNC) n'a duré que quelques minutes, hier après-midi. Les représentants des hôtesses de l'air et des stewards ont décidé de suspendre les pourparlers tant que leurs collègues ne seront pas réhabilités dans leurs fonctions. L'annulation des sanctions et des licenciements à l'encontre de leurs collègues, est demeurée comme condition sine qua non, selon M.Yassine Hamamouche, responsable du Collectif du PNC d'Air Algérie. " Nos interlocuteurs nous ont affirmé que l'ordre d'annulation a été donné. Sauf que ce que l'on constate, c'est que rien n'a été concrétisé ", indique-t-il. En outre, M. Hamamouche affirme avoir été clair à ce propos. Il indiquera par ailleurs qu'un autre point de discorde les lie à la direction. " Ils nous ont demandé de suspendre tout contact avec la presse. Chose que l'on a refusée ", indique t-il. Nous apprenons à ce propos que les discussions reprendront aujourd'hui à partir de 14 h00 et que ce second round de négociations pourrait vraisemblablement être reporté si, toutefois, la direction d'Air Algérie ne réglait pas les problèmes des travailleurs licenciés. Dans la matinée d'hier, M.Boultif qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a précisé que trois points seront à l'ordre du jour de ces négociations. Il s'agit en premier lieu d'aller vers une amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs d'Air Algérie. En ce sens, il a souhaité la mise en place d'un nouveau bloc opérationel. Le deuxième point concerne l'alignement du statut du PNC sur celui des pilotes et copilotes, alors que le troisième point qui sera discuté portera sur la création d'une direction autonome du PNC. Le P-DG d'Air Algérie a rappelé que la situation financière de l'entreprise " ne permet pas de répondre favorablement à leur revendication principale qui est une augmentation de 106 % des salaires ", appelant les représentants du collectif du PNC à faire preuve de bon sens et en insistant sur les compromis possibles en préservant les intérêts des travailleurs ainsi que ceux de l'entreprise.Afin de ne pas léser le reste des travailleurs d'Air Algérie, M. Boultif a souhaité que les négociations ne concernent pas exclusivement le personnel navigant, mais l'ensemble des travailleurs de l'entreprise publique qu'il dirige depuis peu. De son côté, le ministre des Transports, M. Amar Tou, a affirmé hier, que la situation financière de la compagnie aérienne nationale Air Algérie ne permettait nullement d'accéder aux revendications du personnel navigant commercial, qui avait fait grève pendant quatre jours pour revendiquer une hausse des salaires de 106%. " Si vous donnez un centime de plus au personnel navigant commercial, il faut aussi accorder la même chose au personnels navigant technique et celui de la maintenance", a-t-il précisé. " " Ils sont tous responsables pour prendre en considération la situation d'Air-Algérie en matière financière ", précise M. Tou, allusion faite au reste du personnel de la compagnie.Difficulté veut dire que si vraiment on touche à ses finances, elle serait tout simplement menacée par la ruine ", a-t-il encore précisé. Les parties en conflit ne sont donc pas encore parvenues à un accord. Les différents sons de cloches étant diamétralement opposés, il est à se demander jusqu'à ira ce bras de force ?