La vision du développement pour le pays devrait emprunter le cheminement de la mixité des investissements, à savoir qu'il faudrait compter sur le privé pour tout ce qui concerne les domaines dans lesquels celui-ci excelle et sur le public pour tout ce qui est considéré comme relevant du caractère stratégique. Cependant, il est évident que le caractère stratégique devrait être mieux explicité pour pouvoir orienter les investissements. Il y a des pays où seule l'industrie de défense est soustraite aux investissements privés, alors qu'aux Etats-Unis, par exemple pour ce qui concerne ce type d'industrie, le caractère stratégique est défini de façon à en exclure le privé étranger, mais pas les investisseurs privés américains. Le Président a pris visiblement beaucoup de plaisir à visiter les entreprises privées et même à en féliciter les patrons pour l'envergure de ce qui a été réalisé, ce qui convainc tout le monde, populations y comprises, que c'est une véritable opportunité qui s'offre au pays que de faire participer le secteur privé national à l'effort de développement, car il s'agit bien de développement. Il y en a qui estiment qu'il faudrait laisser les deux secteurs entrer en concurrence en vue de parvenir à une homogénéisation des compétences, mais il est connu que le partenariat, la prise de participation dans le capital des entreprises publiques ainsi que les privatisations, totales ou partielles, sont des moyens d'augmenter la compétitivité et les capacités à affronter la concurrence. En tout cas, c'est sous cet angle qu'est approchée la démarche algérienne en la matière, car depuis que 100 entreprises publiques sont retirées du processus de privatisation dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle, tout en n'écartant pas pour l'avenir la possibilité de les reproposer à la privatisation, il est clair que l'option économique ne relève pas d'une vision doctrinale. Des missions présidentielles de travail de proximité sur le terrain, il en ressort que le secteur privé s'inscrit dans une phase de montée en puissance, contrariée peut être un moment par le problème de la disponibilité du foncier, mais il apparaît que ce type de problèmes est sérieusement pris en charge pour créer les conditions devant permettre aux investisseurs d'aller jusqu'au bout de la mise en œuvre de leur programme d'investissement.