Avec un taux de croissance atteignant les 9,5% au deuxième trimestre et des réserves de change qui frôlent les 3.200 milliards de dollars, l'économie chinoise renforce sa position, cependant sa croissance repose trop sur l'investissement et sa dépendance au crédit Pour M. Fraser Howie, co-auteur d'un livre sur le système financier chinois intitulé "Le capitalisme rouge", la Chine semble avoir réussi à s'en sortir des difficultés qui ont suivies la crise financière de 2008, et représenter, par la suite, une part plus importante de l'économie mondiale, avec un taux de croissance supérieur à celui du monde développé, le pays se renforce, mais cette force est trompeuse. Pour remplacer les pertes d'emplois massives dans les industries exportatrices fin 2008 et en 2009, Pékin avait ouvert en grand les vannes du crédit pour financer la construction d'autoroutes, de lignes de train à grande vitesse ou des programmes immobiliers et relancer ainsi la demande intérieure. Selon Patrick Chovanec, un professeur à l'école d'économie et de gestion de l'Université Tsinghua de Pékin, ces projets d'infrastructures sont considérés, par les banques, comme étant sans risques. Les dettes accumulées par les "plate-formes de financement" des collectivités locales ont atteint 10.700 milliards de yuans soit 1.150 milliards d'euros, dont une grande partie des prêts est distribuée hors du circuit bancaire. Le montant total des nouveaux prêts atteindra cette année, selon l'agence Fitch, 18.000 milliards de yuans, et seulement 8.000 milliards seront distribués par les banques. Cependant, selon M. Chovanec, la dépendance au crédit de la Chine est comme un nouveau modèle de croissance, éphémère. Devenu si déséquilibré, ce modèle sera extrêmement difficile à changer, estime Michael Pettis, professeur à l'université de Pékin, qui ajoute que la Chine devra croître sans maintenir l'investissement à des niveaux élevés, et le corollaire sera une croissance insoutenable à long terme de la dette.