16 milliards d'euros. C'est le montant des dévaluations qu'auront sans doute à prendre les banques européennes sur leurs obligations grecques, en conséquence du nouveau plan de sauvetage du pays, qui pourrait provoquer un défaut. Ce montant a été calculé par le 'Financial Times' à partir des résultats détaillés du test de résistance concernant 90 banques européennes. Il part du principe que la valeur des titres serait rabotée de 20%. Il pourrait ainsi y avoir des surprises dans les comptes des établissements du vieux continent dès les chiffres du second trimestre, attendus sous peu. Le quotidien britannique indique en effet que les commissaires aux comptes ont déjà averti leurs clients qu'il leur faudrait prendre des provisions sur leurs positions en obligations grecques. Les grandes banques européennes sont parvenues à limiter leurs pertes sur la dette grecque à 5,4 milliards d'euros, en négociant une décote de 21% sur leurs avoirs lors des débats sur le deuxième plan de sauvetage. C'est la française BNP Paribas qui devrait subir les plus lourdes pertes du secteur, avec l'évaporation d'environ 950 millions d'euros de ses créances. La première banque française est l'établissement européen le plus exposé à la dette d'Athènes, hors Grèce. Le fait que les pertes du secteur bancaire ne soient pas plus lourdes a soulagé les investisseurs et apaisé les craintes d'une contagion de la crise à l'Espagne et à l'Italie. "Le danger d'un défaut (grec) incontrôlable est écarté. Cela ne signifie pas que tout va bien, seulement qu'une catastrophe a été évitée", a déclaré Oliver Flade, gestionnaire de fonds chez Allianz Global Investors. "Une décote de 40-50% aurait été logique sur le plan économique. Mais entre les banques qui voulaient 0% et les dirigeants politiques qui demandaient bien plus, un accord de 21% a été conclu. Pour les banques, c'est mieux que ce qu'elles pouvaient espérer." Le coût pour les assureurs européens, qui détenaient en fin d'année dernière 24 milliards d'euros de dette grecque, devrait être similaire à celui des banques. Toutefois, l'exposition du secteur des assurances est moins clairement définie que celle des banques, qui ont dû révéler de nombreux détails sur leurs avoirs dans le cadre des tests de résistance de la semaine dernière.