M. Mazari Rachid, directeur des affaires juridiques au ministère de la Justice a souligné, jeudi à Bordj Bou-Arréridj, que le décret exécutif relatif à l'organisation et au fonctionnement du ministère de la Justice adopté en 2004, stipule la création d'une "Direction générale de la réforme pénitentiaire et de la réinsertion des détenus". Il explique que le détenu "dès lors qu'il aura payé son dû" doit être pris en charge correctement. Ceci d'une part. D'autre part, la loi stipule que le détenu est une personne qui n'est plus libre, mais qui garde sa dignité. " Même la libération conditionnelle a été allégée ". Il annoncera que le nombre de détenus candidats aux différents examens scolaires, notamment le bac, est en nette progression ; il en est de même pour le nombre de réussite. " Ces résultats prouvent si besoin est que les établissements pénitentiaires de prévention, de rééducation, de réadaptation ne sont plus le bagne, mais plutôt un endroit où il est permis à l'intéressé de se refaire une nouvelle virginité. M. Mazari, répondant à une question sur l'ampleur de la corruption dans le secteur de la justice, dira : " Ce phénomène n'est pas inhérent au secteur de la justice. Il faudrait qu'il y est un procès équitable. La corruption n'est pas l'apanage du secteur de la justice. Nous sommes un pays qui est en pleine mutation ; il se peut qu'il y est quelques "égarés " qui veulent se "dépanner", mais il ne faudrait pas amplifier le phénomène". Parlant des problèmes sociaux du magistrat, le directeur des affaires juridiques au ministère de la Justice soulignera que le "premier garant de l'indépendance de la magistrature, est le président de la République qui est le président du Conseil supérieur de la magistrature, d'une part, et d'autre part, la loi organique portant Statut de la magistrature. Cette loi est l'un des garants les plus importants de l'indépendance de la magistrature et sa préservation de tout interventionnisme". Soulevant le problème du manque de logements pour les magistrats, il révélera : "le décret obligeant les pouvoirs publics à l'application des dispositions de l'article 20 de la loi portant statut de la magistrature, vient d'être signé par le chef du gouvernement. Ce décret oblige l'employeur à loger le magistrat, sinon à lui verser le montant de la location d'un loyer et ce, jusqu'à ce que ledit employeur le fasse loger". En matière de renforcement et de l'accroissement des effectifs des juges et des auxiliaires de la justice, il notera que, chaque année, il y a deux sessions de concours qui sont organisées pour le recrutement de plus de 300 magistrats par session. La formation des magistrats algériens est l'une des priorités de la chancellerie, précise-t-il encore. Ajoutant dans ce contexte que lors de la participation du secteur à des forums internationaux, les initiateurs étrangers ont été pour le moins "étonnés par la maîtrise des différentes langues par les magistrats algériens". Il revient, à cet effet, sur l'un des axes de la réforme de la justice, à savoir la formation des magistrats et des auxiliaires. Parmi les nouveautés, "les magistrats suivent une formation dans les langues". Il conclura que la "justice ne peut pas se faire uniquement par les juges ; on ne voudrait pas faire la République des juges. La culture de la justice, c'est un tout. Tout le monde doit s'impliquer".