L'affaire ne pouvait être que de portée planétaire puisqu'elle a donné lieu, ces derniers jours, à des déclarations quasiment simultanées du Sénat des Etats-Unis, du Parlement européen et de la présidence allemande de l'Union européenne, sans parler des articles fleuves et des éditoriaux de la plupart des grands médias occidentaux. La décision du gouvernement du Venezuela de ne pas renouveler la licence du groupe audiovisuel Radio Caracas Télévision (RCTV) a suscité une vive polémique au sein de la presse internationale. S'exprimant lors d'une conférence de presse organisée hier, M. Michel Mujica, ambassadeur de la République blivarienne du Venezuela à Alger, a affirmé que cette décision ne peut être assimiléeà une fermeture de la chaîne mais plutôt à un non renouvellement de la licence d'exploitation. A ce titre, l'ambassadeur a précisé que la chaîne RCTV ne disparaît pas puisqu'elle peut continuer à émettre sur le câble, par Internet et sur le satellite. Mais, comme la loi le prévoit, sa fréquence hertzienne et sa couverture nationale reviennent au service public à l'échéance de la concession dont elle bénéficiait. M. Mijica a tenu à souligner qu'au Venezuela "nous respectons l'Etat de droit et la Constitution vénézuelienne", ajoutant, cependant, que "nous sommes soucieux de garder notre souveraineté". Selon l'ambassadeur, RCVT est un groupe privé qui a fait du dénigrement de la politique du gouvernement bolivarien sa principale activité. Cette télévision a, d'ailleurs, ouvertement fait montre d'une hostilité à la limite du fanatisme à l'égard au président vénézuelien dès son arrivée au pouvoir en 1999. Elle n'a eu de cesse de saper la légitimité du gouvernement et de remettre en cause le soutien populaire dont il bénéficie indéniablement. Depuis sa première élection à la présidence de la République en 1998, M. Chavez n'a fermé aucune station de radio ou de télévision ni poursuivi aucun journaliste. Pourtant, dans n'importe quel autre pays démocratique, c'est ce qui se serait passé, compte tenu de la caution ouvertement apportée par la plupart des médias - dont RCTV - au coup d'Etat avorté du 11 avril 2002. M. Mujica ne nie pas la contestation engendrée par cette décision mais a précisé que celle-ci reste minoritaire face au soutien populaire dont jouit le président Chavez. Il a indiqué que depuis le coup de force de 2002 et la tentative de putsh contre le président, l'opposition s'est retrouvée sans encrage populaire d'où ces tentatives de manipulations orchestrées de l'extérieur par les ennemis du Venezuela. M. Chavez irrite au plus haut point les Etats-Unis et leurs alliés par sa politique de récupération des richesses naturelles nationales et par la dénonciation des politiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.