Les cours du pétrole évoluaient dans des directions opposées, hier, en cours d'échanges européens, en hausse à Londres et en baisse à New York, dans un marché fébrile avant le retour des opérateurs américains, et toujours inquiet des perspectives économiques des pays développés. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 110,92 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 84 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait de 1,89 dollar, à 84,56 dollars. Avant-hier, les cours du brut avaient nettement reculé à Londres et New York, pénalisés par un renchérissement du dollar et une dégringolade des Bourses européennes, sur fond d'inquiétudes face à la crise des dettes en zone euro et un possible retour en récession des Etats-Unis, dans des échanges modérés du fait de l'absence des opérateurs américains en raison d'un jour férié. Les cours du pétrole étaient en baisse aussi, hier, matin en Asie, plombés par la dégringolade des bourses européennes, sur fond d'inquiétudes face à la crise de la dette en zone euro et l'évolution de l'économie mondiale. Dans les premiers échanges électroniques, le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre perdait 2,53 dollars à 83,92 USD et le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en octobre 49 cents à 110,57 USD. Les cours du brut pâtissent des mauvais chiffres sur l'emploi américain qui ont ravivé le spectre d'une entrée en récession de la première économie mondiale, de la crise de la dette en zone euro et de la publication d'indicateurs moroses pour la Chine. "Sur le marché des matières premières comme sur le marché des actions, on craint une nouvelle récession", a déclaré Ker Chung Yang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Alors que le géant asiatique montre ces dernières semaines des signes d'essoufflement, un recul de l'indice des directeurs d'achats PMI dans les services en Chine, à son plus bas niveau historique, est venu alimenter les inquiétudes sur la robustesse du deuxième pays consommateur mondial de brut. Et la crise des dettes souveraines européennes continue d'affaiblir l'euro face au dollar (monté à son plus haut niveau en un mois), rendant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine. Après une série d'indicateurs décevants des deux côtés de l'Atlantique, les investisseurs restent prudents, peinant à adopter une direction ferme, notaient des analystes. "Etant donné le contexte sur les marchés financiers, le prix du Brent résiste étonnamment bien", observaient les analystes de Commerzbank, soutenu principalement par des spéculations sur le fait que le ralentissement de la reprise américaine pourrait pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) à mettre en place de nouvelles mesures de soutien. De telles mesures se traduiraient par des injections de liquidités dans l'économie américaine, donnant ainsi, quelque peu paradoxalement comme le soulignait Tamas Varga du cabinet PVM, un coup de pouce à la demande pétrolière. Ces injections auraient aussi pour effet de diluer la valeur du billet vert, rendant plus attractifs les achats de brut libellé en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. La fébrilité restait tout de même de mise, hier, dans un marché toujours préoccupé par les risques de voir les principales économies développées retomber en récession. La situation de la Grèce en particulier, qui a désormais dix jours pour faire avancer ses réformes structurelles - condition sine qua non d'une nouvelle aide internationale -, alimente les inquiétudes des opérateurs sur la solidité du système financier européen.