Richard Hamilton, un des pères du Pop Art anglais, est décédé, avant-hier matin, à l'âge 89 ans, a annoncé la galerie Gagosian, qui représentait l'artiste britannique. Né en 1922 à Londres, Hamilton n'a pratiquement pas fait d'études et a travaillé tôt, avant de s'inscrire aux cours du soir de la célèbre St Martin's School of Art, puis à la Royal Academy. Richard Hamilton fait partie dans les années 50 d'un groupe indépendant qui utilise la culture urbaine moderne comme source d'inspiration et contribue largement à la création du Pop Art britannique. Le directeur de la Tate Gallery de Londres, Nicholas Serota, a rendu hommage à l'un des artistes les plus influents et les plus marquants de l'après-guerre. Il était, selon, lui, très admiré par ses pairs, y compris (Andy) Warhol et (Joseph) Beuys. Une de ses oeuvres les plus connues est un collage de 1956, qui montre un homme bodybuildé posant dans un appartement moderne (Just What Is It That Makes Today's Homes So Different, So Appealing?). Et sa fascination pour la société de consommation était aussi très critique, une position morale qui se révélait de manière évidente dans sa méfiance à l'égard de la droite, qui allait, selon lui, de Margaret Thatcher à Tony Blair, relève le directeur de la Tate, qui lui a consacré deux rétrospectives en 1970 et 1992. Il connaît d'emblée le succès pour ses peintures, collages et sculptures, où il tourne en dérision les symboles de la société de consommation. L'artiste, qui était malade, travaillait à une rétrospective majeure de son oeuvre prévue à Los Angeles, Philadelphie, Londres et Madrid. Le collage (en français: Au fait, qu'est-ce qui différencie et rend les foyers d'aujourd'hui si attirants'), est considéré comme l'une des premières oeuvre du Pop art par les historiens aujourd'hui. Le collage, dont il a fait plusieurs versions, reprend des images tirées de magazines américains et le titre copie une publicité de l'époque. Il est aussi le concepteur de la couverture de l'album blanc des Beatles en 1968, le seul où le groupe n'est pas représenté. Il est ensuite connu pour des oeuvres politiques, comme Shock and Awe (2007-2008) qui met en scène en costume de cow-boy l'ancien Premier ministre travailliste, Tony Blair, après sa décision de participer avec les Américains à l'invasion de l'Irak en 2003. “Il me semble qu'un artiste doit s'intéresser à ces questions, et je ne vais pas y renoncer”, avait-il expliqué à l'époque.