La dette publique de l'Espagne a encore augmenté au deuxième trimestre, à 65,2% du PIB, soit huit points de plus qu'il y a un an (57,2%), creusée notamment par la dette des régions, qui a atteint un niveau historique, selon des chiffres publiés, hier, par la Banque d'Espagne. Le niveau de la dette espagnole est cinq points au-dessus de la limite fixée par le pacte de stabilité de l'UE (60%), mais reste environ 20 points en-dessous de la moyenne européenne (85,1% en 2010). Elle s'élève, fin juin, à 702,806 milliards d'euros, ce qui représente 65,2% du PIB, contre 63,8% trois mois plus tôt. Cette proportion est la plus élevée pour le pays depuis 1997, époque à laquelle la dette publique espagnole représentait 66,1% du PIB, selon les tableaux fournis par la Banque d'Espagne. Le gouvernement prévoit, pour fin 2011, une dette à 67,2% du PIB, et son objectif est de la maintenir sous les 70% jusqu'en 2014. Il a aussi adopté récemment une règle d'or budgétaire qui stipule qu'à partir de 2020 sa dette ne devra plus dépasser les 60% exigés par le pacte de stabilité. La dette publique espagnole, en proportion du PIB, est en hausse continue depuis le premier trimestre 2008, où elle atteignait 35,8%, après plus d'une décennie de baisse, alors que le pays était en forte croissance avec des comptes publics excédentaires. La situation des 17 régions autonomes est particulièrement préoccupante: au deuxième trimestre 2011, leur dette cumulée atteignait 133,172 milliards d'euros, soit 12,4% du PIB du pays (contre 10,2% un an plus tôt), un record historique selon les chiffres de la Banque d'Espagne, tandis que celle des municipalités est restée stable sur un an, à 37,64 milliards (3,5% du PIB). Le fort degré d'autonomie des régions espagnoles est une source d'inquiétudes pour les marchés, qui craignent que leur endettement ne compromette l'objectif du gouvernement de réduire son déficit à 6% du PIB en 2011, puis 3% en 2013, après 11,1% en 2009. Douze des 17 régions n'ont pas atteint au premier semestre l'objectif de déficit budgétaire fixé par le gouvernement et doivent donc faire des efforts supplémentaires, a annoncé récemment la ministre de l'Economie, Elena Salgado.