La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, s'est dit, avant-hier, personnellement très rassurée par les déclarations de soutien à la Grèce faites la veille par le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. J'ai été personnellement très rassurée par la déclaration commune de la chancelière Merkel et du président Sarkozy, a affirmé Mme Lagarde, interrogée après un discours à Washington. C'est une indication claire de leur part, de la part des deux plus grands membres de la zone euro d'un point de vue économique, que l'avenir de la Grèce est véritablement dans la zone euro. Cela paraît être très fortement ancré en eux deux, a-t-elle poursuivi. M. Sarkozy et Mme Merkel se sont déclarés, mercredi soir, convaincus que l'avenir de la Grèce se trouvait dans la zone euro, après une conférence téléphonique avec le premier ministre grec Georges Papandréou. La dirigeante du FMI, qui fut ministre de l'Economie de M. Sarkozy de juin 2007 à juin 2011, a estimé que cette déclaration complétait l'engagement pris par les pays de la zone euro, le 21 juillet, d'apporter un soutien supplémentaire à la Grèce. L'un des principes est que tant que l'un des pays en difficulté, qui est soumis à un programme, remplit ses obligations, les membres de la zone euro le soutiendront financièrement, sans plafond, sans limitation. C'est une déclaration très forte et courageuse, a déclaré Mme Lagarde. Elle a rappelé, dans un entretien sur la chaîne américaine CNBC, que la Grèce avait le devoir de continuer à abaisser son déficit budgétaire et réformer son économie. Le FMI agit de la même façon dans tous ses programmes. “Nous regardons les engagements. Nous voyons s'il y a eu mise en œuvre. Et nous mettons à disposition la tranche du financement”, a-t-elle dit. “S'il n'y pas de mise en œuvre, alors nous ne payons pas”, a souligné Mme Lagarde. Le Fonds doit envoyer à Athènes, en début de semaine, des émissaires pour reprendre les discussions, en collaboration avec la Commission et la Banque centrale européennes, sur les conditions du versement de la suite de l'aide internationale à la Grèce. Concernant le FMI, il s'agit d'une sixième tranche d'un prêt de 30 milliards d'euros accordé en mai 2010, et dont 17,4 milliards d'euros ont été déboursés à ce jour. Le gouvernement grec a déjà reconnu qu'il n'avait pas atteint les objectifs budgétaires fixés par ses créanciers, à cause d'une récession plus dure que prévu, mais qu'il avait la détermination de poursuivre les efforts demandés. “Il n'y a plus beaucoup de temps”, a estimé la directrice du FMI. Il y a eu une lassitude des réformes et l'élan a été ralenti, a-t-elle ajouté. Mais la Grèce doit retrouver son empressement à vraiment respecter d'autres engagements qui ont été pris par le gouvernement et le parlement grecs.