Les prix du pétrole esquissaient un léger rebond, hier, en cours d'échanges européens, au lendemain d'un spectaculaire plongeon de plus de 5 dollars, mais le marché restait nerveux et volatil, sur fond de vives inquiétudes pour la demande mondiale. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 106,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 65 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 35 cents à 80,86 dollars. Les cours du baril se ressaisissaient donc, mais le rebond restait des plus modestes par rapport à la prodigieuse dégringolade de la veille: les cours ont chuté, la veille, de 5,41 dollars (-6,3%) à New York et de 4,87 dollars à Londres, tombant à leurs plus bas niveaux depuis plus d'un mois. Une telle baisse pouvait inciter les investisseurs à réaliser des achats à bon compte, alors que l'humeur générale des marchés semble se stabiliser après le communiqué du G20, observait Filip Petersson, stratégiste de la banque suédoise SEB. Les vingt pays les plus puissants de la planète se sont engagés, avant-hier, à Washington, à soutenir la croissance vacillante et les banques affaiblies, par une réponse internationale forte et coordonnée, tout en s'assurant que les banques disposent d'un capital suffisant. En outre, un léger fléchissement du dollar face à l'euro, après son envolée de la veille, diminuait un peu la pression sur les prix du pétrole, dont les achats (libellés dans la monnaie américaine) deviennent moins attractifs en cas de renchérissement du billet vert. Aucun indicateur économique majeur n'est attendu aujourd'hui, cela pourrait offrir un certain répit aux marchés pétroliers, même si la situation d'ensemble reste très instable, comme en témoigne la rechute des prix des métaux de base, qui s'étaient déjà effondrés la veille, ajoutait M. Petersson. De fait, les craintes d'un ralentissement de la croissance mondiale (et donc de la demande énergétique) restaient vives, exacerbées par les commentaires pessimistes de la Réserve fédérale américaine (Fed), avant-hier. L'institution avait mis en garde contre les risques importants menaçant la reprise aux Etats-Unis. La publication, avant-hier, d'une contraction de l'activité manufacturière en septembre en Chine, deuxième pays consommateur de pétrole brut dans le monde, avait encore accru la pression sur les opérateurs, toujours affolés, par ailleurs, par la perspective d'un défaut de paiement de la Grèce. Sur le front de l'offre, l'annonce d'une reprise de la production pétrolière libyenne à hauteur de 500.000 barils/j dès octobre, c'est-à-dire bien plus tôt que ce qui était attendu, a pu également contribuer à la chute des prix du baril, estimaient les experts de Commerzbank.