Le français GDF Suez et l'espagnol Iberdrola vont grimper chacun à 50% dans le projet de centrale nucléaire au Royaume-Uni au sein du consortium NuGen, après le retrait du britannique Scottish and Southern Energy (SSE), ont annoncé les deux groupes, avant-hier. Iberdrola et GDF Suez, qui détenaient jusque-là respectivement 37,5% de NuGen, grimperont chacun à 50% en se partageant les 25% vendus par Scottish and Southern, indiquent-ils dans un communiqué commun. Malgré le retrait de leur ex-associé écossais, Iberdrola et GDF Suez renouvellent, pour leur part, leur solide engagement dans NuGen, écrivent-ils. Les deux groupes se disent très confiants et il n'y a aucune raison pour que la décision de SSE interfère avec les projets ou le calendrier, qui prévoit la décision de construire ou non la centrale en 2015 et sa mise en service pour 2023. Le projet de centrale nucléaire à Sellafield dans le comté de West Cumbria dans le nord-ouest de l'Angleterre pourrait aller jusqu'à une puissance de 3,6 gigawatts, soit l'équivalent de 2 réacteurs EPR de troisième génération. Dans un communiqué, SSE a indiqué que ses ressources seraient mieux employées dans le renouvelable que le nucléaire. La semaine dernière à Londres, le P-DG de GDF, Suez Gérard Mestrallet, s'est montré prudent sur le projet NuGen, en soulignant qu'aucune décision de mise en chantier n'avait été prise et que celle-ci interviendrait autour de 2014-2015. La décision de SSE intervient en pleine remise en question de l'énergie nucléaire après la catastrophe de Fukushima. Les projets de construction d'au moins dix réacteurs ont été retardés au Royaume-Uni, un des marchés les plus prometteurs en Europe, dans l'attente d'un rapport décidé après-Fukushima. Un certain flou règne aussi sur les intentions de la Grande-Bretagne sur cette question, selon les analystes. GDF Suez et Iberdrola ont en conséquence appelé, avant-hier, à de la clarté. Quoique très confiants dans les perspectives de développement de leurs activités nucléaires au Royaume-Uni, GDF Suez et Iberdrola réitèrent la nécessité d'un cadre politique clair, stable et pérenne, qui soit propice à la prise d'une décision finale d'investissement, écrivent les deux groupes dans un communiqué.