Indétrônable numéro un du continent, Sonatrach ne cesse d'imposer son leadership. Le retrait, début septembre, du groupe français Total et de British Petrolium, a permis à Sonatrach d'acquérir une plus grande part dans le projet Medgaz. Sonatrach sera dorénavant actionnaire majoritaire dans la société Medgaz chargée de réaliser et d'exploiter le gazoduc sous-marin devant relier l'Algérie à l'Espagne. L'annonce a été faite, lundi, par Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach. Selon son premier responsable, la part de Sonatrach atteindrait environ 36% (au lieu des 20% initiaux), et ce, «en fonction des quantités de gaz achetées par chaque partenaire dans le projet» a précisé M.Meziane, en marge de la signature d'accords gaziers algéro-français. Avec le retrait de Total et de BP, la configuration de Medgaz a été modifiée. Total et le britannique BP détenaient 12% chacun dans le consortium qui dirige Medgaz. Avant la sortie des deux groupes, il était composé de Sonatrach (20% du capital), des groupes espagnols Cepsa (20%), Endesa (12%) et Iberbola (12%), des français GDF (12%) et Total (12%) et du britannique BP (12%). La participation de chaque partenaire sera définitivement déterminée lors de la réunion du conseil d'administration fin décembre. Le futur gazoduc Medgaz reliera, à compter de fin 2008, début 2009, Béni-Saf à Almeria (Espagne). Il aura une capacité de 8 à 10 milliards de m3/an, extensible à 16 milliards de m3/an pour pouvoir acheminer, par la suite, le gaz vers le reste de l'Europe. Avec la signature, lundi de l'accord de vente de près d'un milliard de m3 de gaz à GDF via le Medgaz, le volume global déjà vendu par Sonatrach s'élève à près de 5,2 milliards de m3. Le reste (environ 2,8 milliards de m3) sera écoulé par Sonatrach sur les marchés espagnols et français. Les trois partenaires espagnols ont déjà acheté un total de 4,2 milliards de m3: Cepsa (1,6 milliard de m3), Iberdrola (1,6 milliard) et Endesa (1 milliard). L'entrée en service de l'ouvrage est prévue fin 2008 début 2009. Fin novembre, le projet a reçu les dernières autorisations nécessaires pour le démarrage des travaux de construction. Avec cette acquisition, Sonatrach conforte de plus en plus sa position de leader africain de l'industrie pétrolière en Afrique. Ce qui confirme, en outre, que le groupe a véritablement réussi à se faire une place sur la scène internationale et concurrencer les grosses pointures de l'industrie pétrolière telles que BP, Anadarco et Statoil. Après avoir pénétré le marché américain et récupéré sa place sur le marché britannique, la Sonatrach ambitionne d'investir le marché asiatique, connu par sa forte croissance économique.