A l'occasion de la célébration du Jour de la Côte, une rencontre a été organisée, avant-hier, à Alger pour mettre en avant la gestion intégrée des zones côtières (GIZC), un instrument de développement durable du littoral méditerranéen, qui se trouve, particulièrement, menacé par la pollution. M. Cherif Rahmani, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, a accentué sur le fait que la gestion intégrée des zones côtières était l'outil le "plus efficace" pour le développement durable du littoral. Le poids démographique, l'accroissement des activités économiques et des flux touristiques "dégradent de manière inquiétante des milieux fragiles et engendrent des conflits et des arbitrages douloureux quant à l'usage des ressources naturelles et culturelles", a ajouté Rahmani, lors de l'inauguration des travaux célébrant le Jour de la côte. Le ministre a rappelé, à cet effet, que l'Algérie menait depuis une dizaine d'années une "politique volontariste" de protection et de valorisation du littoral, citant à cet effet notamment la promulgation d'une loi sur le littoral, l'élaboration des programmes et plans d'aménagement côtier et le freinage de la littoralisation. Affirmant que "l'avenir appartient à la GIZC", il a précisé que des plans d'aménagement côtier (PAC) pour les 14 wilayas constituant le littoral avaient été élaborés ou en cours d'élaboration avec l'aide d'une expertise internationale. Le ministre a réitéré, par ailleurs, l'appel de l'Algérie à la réalisation de l'Observatoire méditerranéen de protection du littoral, en mettant à la disposition de la communauté méditerranéenne à Oran, capitale de l'Ouest algérien, des infrastructures sur un terrain de 20 hectares. S'agissant des airs protégées il a annoncé que deux aires marines protégées, en l'occurrence l'île de Rachgoun (Beni Saf, extrême nord-ouest) et le Mont Chenoua/Anse de Kouali (Tipaza) étaient en cours de classement. Le ministre a affirmé, d'autre part, que le programme d'aménagement côtier de la région algéroise était "le premier projet abouti" car s'appuyant, a-t-il dit, sur une "véritable démarche de gestion intégrée appliquée à un territoire côtier". Evoquant l'épuration des eaux usées, il a rappelé le lancement d'un programme d'épuration des eaux usées d'une capacité de 600 millions m3/an, dans le cadre de la mise en œuvre du schéma directeur de l'eau et de l'assainissement visant à assurer le traitement de 90% des affluents à l'horizon 2014. Il a cité à cet effet la réalisation de 31 stations d'épuration, de 14 autres "en cours d'achèvement", la réhabilitation de 2 stations d'épuration et la réalisation de 7 stations de lagunage et de 6 autres en cours de construction. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a indiqué, de son côté, que les études techniques pour l'assainissement de oued El Harrach (Alger), confiées à un bureau d'étude coréen, "seront remises aux instances concernées avant la fin de l'année en cours". Il a ajouté que le projet vise à créer une zone verte et de plaisance "à peu près identique au jardin d'essai d'El Hamma" à Alger. Maria Luisa Silva Majias, coordinatrice du Plan d'action pour la Méditerranée (PAM), a indiqué, pour sa part, que l'image du littoral méditerranéen demeure "disparate" malgré les progrès "indéniables" enregistrés au cours des dernières années en matière de dépollution des eaux et par l'adoption d'un cadre avancé de coopération pour la protection des zones côtières. "Il nous reste à accomplir des efforts considérables pour parvenir à de améliorations tangibles au niveau local pour mettre un terme aux pratiques nocives affectant notre littoral", a-t-elle ajouté. Six pays ont ratifié le protocole GIZC (France, Slovénie, Albanie, Espagne, Union Européenne et la Syrie) entré en vigueur le 24 mars 2011 deux ans après son ouverture à la ratification. Le GIZC, qui est un instrument légal unique pour le développement durable de la côte, permet de garantir que les actions humaines sont entreprises en essayant d'équilibrer les buts et les priorités économiques, sociales et environnementales dans une perspective à long-terme.